L’animation de la misère
Cette fable dépeint un monde sombre et corrompu
C’est un véritable coup de coeur que Psiconautas de Pedro Rivero et Alberto Vázquez distribué par Eurozoom. Ce conte pour jeunes adultes, reparti paradoxalement bredouille du festival d’Annecy, suit les destinées d’enfants au physique d’animaux tentant d’échapper à la misère sur une île qui semble avoir été frappée par un cataclysme.
Réaliste et fantastique
Après une fort belle bande dessinée (éditée par Rackham) et Birdboy, un court-métrage récompensé par un Goya (l’équivalent espagnol des Césars) en 2012, Alberto Vázquez a décidé d’adapter son histoire au format long, remportant un nouveau Goya. « Je me suis inspiré du quartier où j’ai grandi, qui était devenu une plaque tournante pour les dealers et les drogués », confie le réalisateur. Dans un monde corrompu, le petit oiseau Birdboy veut retrouver son père tout en échappant à la police, tandis que d’autres bambins font face à la corruption, la maltraitance et la misère. « J’ai mêlé cette vision très sombre à mon imaginaire pour créer ces gamins qui sont très proches de ce que j’aurais pu devenir, précise Alberto Vázquez. Bien sûr, le film appartient au genre fantastique, mais il aborde des thèmes réalistes. » « J’ai choisi des animaux mignons pour provoquer l’empathie du public sur ce qui est au fond une métaphore de l’adolescence », déclare le réalisateur, qui avoue avoir pensé à Tim Burton, mais aussi à l’artiste français Stéphane Blanquet. Cette fable interdite aux moins de 12 ans en France séduit immédiatement par sa force narrative.
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