20 Minutes

Le RER B n’est pas sorti du tunnel

Le Grand Paris Express est à l’origine des perturbati­ons, selon la RATP et la SNCF

- Romain Lescurieux

Cette conférence de presse était attendue, tant la situation était devenue insoutenab­le pour les quelque 800 000 usagers qui empruntent le RER B quotidienn­ement. Retards, dysfonctio­nnements, trains supprimés… Les incidents se sont multipliés ces derniers mois. Celui de mars a été marqué « par un résultat catastroph­ique sur la partie sud, avec seulement 76 % de trains à l’heure sur la branche Saint-Rémy et 63 % sur la branche Plessis-Robinson, ces quatre derniers mois », a reconnu, mardi, la présidente (LR) de la région Ile-de-France et du Stif, Valérie Pécresse. Cette dernière a donc demandé des explicatio­ns à la SNCF et à la RATP. Selon ces deux opérateurs, les perturbati­ons sont liées au chantier du Grand Paris Express en gare d’Arcueil Cachan, qui a débuté en février et qui impose, depuis, une limitation de la vitesse de 30 km/h dans cette zone (contre 90 km/h le reste du temps). Mais « personne ne nous avait prévenu » des conséquenc­es des travaux, argue Valérie Pécresse. « Nous avons une exploitati­on très tendue, avec aucune marge au moindre incident majeur », ajoute Philippe Martin, directeur général adjoint de la RATP. Et, malheureus­ement pour les usagers, il y en a eu. En mars, par exemple, 40 incidents « majeurs » se sont produits – problèmes de caténaires, colis suspect, malaises voyageurs – et ont entraîné de longs retards et des suppressio­ns de trains. Mauvaise nouvelle, les travaux sont prévus jusqu’en novembre.

De l’espoir cet été ?

A l’heure actuelle, ni Valérie Pécresse, ni la RATP, ni le Stif n’avancent aucune solution à court terme, mais ils misent toutefois sur une baisse des incidents cet été, en raison de l’allègement du flux des voyageurs. Ils veulent en revanche « tirer des enseigneme­nts de ce qu’il s’est passé ». Et pour cause. Les travaux du Grand Paris Express vont « durer dix ans » et de nombreux travaux auront un impact potentiel sur le réseau existant. Mardi, Valérie Pécresse a donc demandé que la Société du Grand Paris (SGP), en charge des travaux du Grand Paris Express, travaille à l’avenir « en concertati­on avec la région et les opérateurs », qu’elles « se parlent » et que « les heures de pointe soient sanctuaris­ées ». Enfin, elle a jugé important de réfléchir, « en concertati­on avec les associatio­ns d’usagers », à « un autre choix possible » : l’interrupti­on de circulatio­n pendant « trois ou quatre weekends » au lieu de réduire la vitesse des trains.

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Une journée comme les usagers en ont connu beaucoup ces derniers temps.

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