CODE DU TRAVAIL OKLM, vraiment ?
A quatre jours du premier tour des législatives, le gouvernement joue la carte de l’apaisement avec les partenaires sociaux dans le dossier brûlant de la réforme du Code du travail.
Amoins d’une semaine des législatives, le gouvernement joue la carte de l’apaisement sur la réforme du Code du travail. Après les révélations du Parisien, lundi, sur un avant-projet d’ordonnances, qui prévoyait notamment de laisser les entreprises libres de définir les règles du contrat de travail, Matignon a réagi. D’abord en affirmant dans la foulée que le document qui avait fuité « n’éman[ait] pas du gouvernement », puisqu’il a été écrit le 12 mai, avant l’investiture officielle d’Emmanuel Macron. Puis en organisant une conférence de presse, mardi, avec le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud pour présenter le projet « officiel » (lire ci-dessous). Sur la forme, les deux membres du gouvernement ont de nouveau réaffirmé leur volonté de dialogue. « Les organisations patronales et les syndicats seront des partenaires écoutés et respectés. Je crois à la négociation et à la discussion », a martelé Edouard Philippe, soulignant que la feuille de route dévoilée mardi était « le début d’un processus ».
La communication du gouvernement a été diversement perçue par la CFDT et la CGT.
Une manière de dire que rien n’est gravé dans le marbre. Mais y a-t-il des lignes rouges, des points sur lesquels le gouvernement ne reculera pas? A cette question, Edouard Philippe fait une réponse plutôt évasive : « On ne commence pas une discussion en indiquant où elle doit s’achever. » La communication du gouvernement a été diversement perçue par les syndicats. La CFDT a préféré voir le verre à moitié plein. Si elle émet des réserves sur un texte qu’elle estime « déséquilibré en termes de sécurisation des parcours des salariés », elle juge que le programme représente « une opportunité pour les partenaires sociaux de faire des propositions tout au long de la phase de concertation ». Du côté de la CGT, le discours est nettement plus tranché. « Quelle est la réalité de la consultation? On s’interroge fortement », explique Fabrice Angeï, membre du bureau du syndicat, qui invite dès à présent les salariés à « peser fortement » sur les négociations. L’opération déminage du gouvernement ne semble avoir fonctionné que très partiellement.