20 Minutes

Une marque dans le coup

Jérémy Tessier redonne vie aux gangs avec sa ligne de vêtements

- Romain Lescurieux

Début des années 1900, à la Belle Epoque, des bandes de jeunes naissent sur le pavé, sèment la terreur dans les faubourgs et font trembler le centre de Paname. Regroupés « par quartiers, voire par rues, ils se donnent des noms locaux : La Bande des Quatre Chemins d’Aubervilli­ers, Les Gars de Charonne, Les Loups de la Butte », raconte l’historienn­e Michelle Perrot dans un article* publié dans la revue La Lettre de l’enfance et de l’adolescenc­e.

« Consommer local »

Plus d’un siècle plus tard, Jérémy Tessier, 29 ans, ex-banlieusar­d et ex-étudiant en école de commerce, a décidé de rendre hommage à ce Paris d’antan pour lequel il se passionne. Fin 2015, il a lancé Gang de Paris, « une marque déclinant chaque vêtement avec le nom d’un gang ». On y retrouve donc Les Loups de la Butte, mais on découvre aussi les Costauds de la Villette, Les Marlous de Belleville ou encore Les Mohicans de Montpar. Dès la première année, la marque a connu son petit succès avec 400 sweats et 1000 tee-shirts vendus. « Connecter des produits simples avec un quartier donne à ces petites marques une histoire à raconter, du caractère et une certaine légitimité », détaille auprès de 20 Minutes Thomas Zylberman, styliste chez Carlin, bureau de tendance. Selon lui, « ces produits plaisent aux touristes et aux Parisiens qui veulent de plus en plus consommer local ». Si, actuelleme­nt, Jérémy Tessier fait produire ses vêtements au Portugal, la sérigraphi­e est effectuée, elle, dans un atelier de la capitale. Son objectif : rapatrier toute sa production dans le ventre de Paris. * Le Paris de la Belle Epoque. Les Apaches : premières bandes de jeunes.

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La mode, c’est du sérieux. N’est-ce pas, Les Costauds de la Villette ?

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