Le jour où Adriano est resté en rade au Havre
Adriano était la tête d’affiche du projet du faux repreneur du HAC
Cela faisait un moment, déjà, que plus grand monde ne gobait les promesses de Christophe Maillol, l’éphémère repreneur du Havre en 2014. Alors, quand cet ancien rugbyman a annoncé la venue du Brésilien Adriano en Ligue 2, tout le monde s’est retenu d’exploser de rire. Même nous, à 20 Minutes. Mais l’intéressé était sûr de lui : « Quand vous vivez au Brésil, que vous avez des connexions dans le foot, et que vous parlez la langue, c’est facile. Adriano a été un joueur de classe mondiale et je suis persuadé qu’il peut le redevenir au Havre. » Quelques jours après cette déclaration, le Brésilien débarque, à la surprise générale, en Normandie, avec son agent. L’auditoire est sur les fesses. « On était bluffés qu’il soit là. Pour une fois que Maillol tenait une promesse, en plaisante un salarié de l’époque. Ça faisait deux ou trois mois qu’on était dans le flou en interne, personne ne savait ce qui allait se passer… et on voit arriver Adriano, qui a vraiment fait le job. » Visite des installations dans la matinée, petite virée touristique à l’hôtel de ville puis retour au Stade Océane, pour assister à la rencontre de L2 contre Arles-Avignon. La journée de l’ancien joueur de l’Inter Milan se termine par un détour dans le vestiaire pour fêter la victoire avec ses, peutêtre, futurs coéquipiers. Puis, plus rien pendant deux mois. Jusqu’à ce tweet libérateur de l’Imperator, en français dans le texte : « Un joyeux Noël pour mes nouveaux supporters du Havre. Très heureux d’être avec vous pour un nouveau challenge sportif ! »
« Adriano a aimé le club »
De challenge sportif, il n’y en aura pas. Le transfert était soumis à une seule condition : le rachat effectif du club par Christophe Maillol… qui n’aura jamais lieu. « Tant que la finalisation de la vente n’avait pas été conclue, il ne pouvait pas signer. J’ai arrêté d’y croire fin janvier, quand le club n’a pas été vendu à M. Maillol. Le processus s’est arrêté », raconte Thierry Goudet, l’entraîneur choisi par les dirigeants de l’époque. De l’autre côté de l’Atlantique, le clan du Brésilien se rend compte qu’il y a anguille sous roche. « Nous donnons la priorité au Havre, Adriano a vraiment aimé le club, il s’est senti bien là-bas, explique alors son représentant. Maillol nous a demandé d’attendre encore trois ou quatre jours, mais ça fait longtemps qu’il nous demande d’attendre. » Les Havrais attendent toujours. Maillol, lui, s’est carapaté du jour au lendemain.