20 Minutes

Murielle Bolle dans le viseur des enquêteurs

Elle avait désigné Bernard Laroche comme le « kidnappeur » avant de se rétracter

- Vincent Vantighem

Depuis une semaine, Murielle Bolle est un peu inquiète. « Elle craint que cela ne redémarre comme en 1984 », souffle Jean-Paul Teissonniè­re, son avocat. Considérée comme un personnage clé de l’enquête initiale sur la mort du petit Grégory, cette femme de 48 ans devrait être interrogée prochainem­ent par les gendarmes. « Soit sous le statut de témoin, soit sous celui de gardée à vue », confirme à 20 Minutes une source proche du dossier. Les enquêteurs pensent que celle que l’on surnommait « Bouboule » à l’époque est l’une des pièces du puzzle macabre qu’ils tentent de former, trente-deux ans après, pour élucider les circonstan­ces de la mort de Grégory Villemin, 4 ans. Entendue alors qu’elle avait 15 ans, Murielle Bolle a rapidement désigné Bernard Laroche, son beau-frère, comme étant le « kidnappeur » de l’enfant. Le jour des faits, il serait venu la chercher en voiture au collège, il aurait embarqué Grégory, puis serait descendu avec lui « près d’une petite place » avant de revenir seul « un peu plus tard ».

Quelles pressions ?

Nous sommes alors le 2 novembre 1984. Et, « pour nous, l’affaire Grégory est quasiment terminée », se remémore aujourd’hui le gendarme Etienne Sesmat. D’autant que Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, fait figure de suspect numéro un. A tel point qu’il sera abattu, quatre mois plus tard, par le père de Grégory. Mais Murielle rentre chez ses parents et, le 6 novembre, se rétracte. Depuis, « elle s’obstine à nier sa présence dans la voiture », relève le dossier judiciaire qui explique cette attitude par les possibles « pressions de ses proches ». Trentedeux ans après, Jean-Paul Teissonniè­re parle aussi des « pressions » subies par sa cliente. Mais pas des mêmes… « La vérité, c’est que rien ne colle, confie l’avocat. Murielle Bolle, comme d’autres témoins, a simplement craqué sous la pression des gendarmes. » Le sujet n’est pas nouveau. Le 29 janvier 1985, le juge Lambert avait même organisé une confrontat­ion entre les enquêteurs et la jeune fille, dont la version a fini par le convaincre. Aujourd’hui, le juge Lambert n’est plus en charge de l’enquête. « Et Murielle Bolle a peut-être envie de soulager sa conscience », espère une source proche du dossier. Pas sûr. « En 1984, elle a dit n’importe quoi parce qu’elle avait 15 ans et qu’elle était seule, tacle encore son avocat. Cette fois-ci, je serai avec elle. »

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Murielle Bolle (à g.) était une adolescent­e de 15 ans en 1984.

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