20 Minutes

Un dossier brûlant pour la cour

- Hélène Sergent

La canicule a joué sur l’avant-dernier jour du procès-fleuve de la filière Cannes-Torcy, les magistrats et avocats de la cour d’assises de Paris a été exceptionn­ellement autorisés à tomber la robe. Jouera-t-elle sur le verdict qui doit être rendu ce jeudi? Depuis deux mois, dix-sept accusés originaire­s de Torcy (Seine-et-Marne) et de Cannes (Alpes-Maritimes) comparaiss­ent, suspectés d’être à l’origine de l’attentat à la grenade contre une épicerie casher de Sarcelles, en 2012, et d’avoir fomenté quatre projets d’attentats. Comme leurs confrères avant eux, les avocats de deux des principaux accusés, Kévin P. et Jérémy B., ont dénoncé les peines « trop lourdes » requises à l’encontre de leurs clients : vingt-cinq ans de réclusion criminelle et une peine de prison à perpétuité. « Pour justifier la perpétuité, cette peine de mort civile, s’est-on appuyé sur le dossier? La réponse est non », a renchéri Georges Sauveur, l’avocat de Jérémy B., considéré comme le n° 2 de la filière. Avant novembre 2014, tous les Français partis en Syrie, et qui revenaient, étaient jugés devant le tribunal correction­nel. Le renforceme­nt de la loi et les attentats de janvier et novembre 2015 ont précipité la criminalis­ation de ces départs. Bruno Vinay, qui assurait la défense d’Ibrahim B., a ainsi exhorté la cour à dissocier « départ en Syrie » et « projet terroriste ». « Ce n’est pas parce qu’il a combattu avec un groupe djihadiste qu’il est terroriste (…). Ne criminalis­ez pas cette infraction au motif que vous ne pouvez criminalis­er le projet de mon client. » Ce dernier encourt seize ans de réclusion.

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Jérémy B., la veille du verdict.

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