« On est revenu à l’essentiel »
Après avoir sorti La Cour des grands en 2015, aujourd’hui disque de platine, Bigflo & Oli, les deux rappeurs toulousains, sont de retour ce vendredi avec un nouvel album : La Vraie Vie. Pourquoi avez-vous décidé de plus vous livrer dans ce nouvel opus?
Bigflo : Sur le premier album, on a très peu parlé de nous, on pensait que ça n’intéresserait pas grand monde, il y avait aussi une espèce de pudeur, on se cachait derrière des histoires. Là, on a ouvert la boîte, on a eu envie de parler de choses essentielles, de revenir à l’essentiel, au-delà du rap, des vannes, on voulait revenir à ce qui nous fait, ça parle de notre père, de nous, de notre enfance, même si on est jeune encore. Vous abordez des sujets de société assez durs comme la prostitution, le suicide ou les violences familiales…
Bigflo : On a toujours parlé de sujets durs. Avec Oli, on aime bien ça, on essaie parler de choses dures pour les rendre moins dures. Il y a une chanson qui parle de la dépression, du suicide, c’est parce que j’ai eu une période où je n’étais vraiment pas bien. On n’en avait jamais parlé et c’était l’occasion. Vous parlez durement de votre génération. C’est du second degré ?
Bigflo : Je dis que les filles n’ont pas qu’un petit pois dans la cervelle et que ce serait bien qu’il y ait plus de gens qui leur disent. On est obligé de forcer le trait. On est une génération d’instantané, de la consommation…
Oli : …superficielle, beaucoup dans l’image, le regard des autres. W Propos recueillis par Béatrice Colin