20 Minutes

Quand les bordures mettent les cyclistes dans le dur

Ces faits de course spectacula­ires mettent parfois à mal les leaders

- Bertrand Volpilhac

Ce devait être un après-midi classique du mois de juillet. Celui où l’on s’endort devant la Grande Boucle, en attendant le sprint final. Sauf que ce 12 juillet, après seulement 56 des 173 km reliant Tours à Saint-Amand-Montrond, l’équipe OmegaPharm­a réalise l’un des plus beaux coups de force collectifs de l’histoire, et fait entrer cette 13e étape du Tour 2013 dans la légende. Le tout, grâce à un coup de bordure (profiter du vent pour créer des cassures dans le peloton et lâcher des coureurs). Ce jour-là, sur une étape plate comme un cookie, le spectacle est fou et les dégâts considérab­les : Quintana et Froome perdent un peu plus d’une minute sur Contador. Valverde termine, lui, à plus de 10 min. La bor- dure est

« Il faut sentir la course, avoir les jambes et être toujours vigilant. » William Bonnet

devenue une arme de substituti­on pour faire la course et éliminer du monde. Désormais, la moindre rafale de vent fait flipper tout le peloton. « L’organisati­on cherche à les provoquer en mettant des parcours appropriés qui sont exposés, explique William Bonnet, spécialist­e du genre. Le niveau général des leaders est tellement resserré que, alors, pour essayer de gagner du temps, les équipes tentent des trucs et créent des bordures. » Pourtant, tout le monde sait, à peu près, où ces fameux coups de force vont se passer : des routes exposées sans abri, comme en rase campagne ou en bord de mer, un vent de côté ou de trois-quart face et le tour est joué. « Il faut sentir le moment où il faut être présent à l’avant, car ça va casser naturellem­ent, raconte le coureur de la FDJ, qui était de cette fameuse bordure à Saint-Amond-Montrond. Quand tu vois qu’une équipe se met en place ou qu’il y a un changement de direction, il faut faire l’effort au bon moment. Il faut sentir la course, avoir les jambes et être toujours vigilant. » La 104e édition du Tour, qui commence samedi, offre trois possibilit­és aux maîtres des vents de faire le boulot, notamment lors de la 16e étape, le 18 juillet. Les leaders devront se montrer attentifs, sous peine de perdre du temps. « S’il n’y a pas de temps mort, c’est très compliqué de revenir dès qu’une bordure commence à se monter, analyse William Bonnet. Quand le groupe de tête roule à 60 km/h, celui qui suit doit s’organiser et rouler à 65 pour revenir. »

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Du vent de côté ou de trois-quart, une accélérati­on subite et les coureurs pas très attentifs se retrouvent piégés.

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