20 Minutes

Les familles des victimes de Charm el-Cheikh attaquent l’Etat

- Vincent Vantighem

Le dossier occupe une armoire entière du palais de justice de Bobigny (SeineSaint-Denis). Depuis 2004, il a eu le temps de prendre la poussière. Selon nos informatio­ns, l’Associatio­n de défense des familles de victimes du crash de Charm el-Cheikh (Egypte) a assigné, le 23 mai, l’Etat français pour « dysfonctio­nnement de la justice ». Treize ans après ce crash qui a coûté la vie à 148 personnes dont 135 Français, l’associatio­n déplore « l’inertie de l’instructio­n » judiciaire censée lever le voile sur le drame. « Nous en sommes au quatrième juge. Depuis février 2016, il refuse même de nous recevoir et le dossier n’avance plus, critique Claude Fouchard, le président de l’associatio­n, qui a perdu onze membres de sa famille. Nous ne pouvons pas tolérer que les 145 morts soient de ‘‘la faute à pas de chance’’ ! » D’autant que des experts ont pointé « le manque d’expérience » et « l’état de fatigue des pilotes ». Morts dans le crash, ils ne peuvent plus éclairer le juge. Mohammed Nour, si. Ex-dirigeant de la compagnie Flash Airlines, il a refusé, en 2013, de se rendre à la convocatio­n du juge français. « Une commission rogatoire internatio­nale pourrait être délivrée pour le forcer à témoigner, indique Jean-Pierre Bellecave, l’un des avocats de l’associatio­n. Mais nos demandes en ce sens sont restées lettre morte… » L’associatio­n réclame donc 10000 € de dommages et intérêts à l’Etat.

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Le mémorial, le 8 janvier 2004.

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