Big bad buzz pour Big Bus
Après l’accident, les chauffeurs de l’agence touristique s’indignent de leurs conditions de travail
Ils dénoncent « des conditions de sécurité catastrophiques ». Après qu’un bus de tourisme à impériale s’est encastré, vendredi, sous un tunnel du pont Alexandre-III, une vingtaine de chauffeurs de l’entreprise Big Bus, basée à Londres, ont manifesté, mercredi, devant l’agence parisienne, avenue de l’Opéra (9e). L’accident, rarissime, qui a fait quatre blessés, dont un grave, se serait produit, selon une source policière, parce que le véhicule à double niveau n’avait pas emprunté son circuit habituel. Il roulait effectivement sur le cours de la Reine, qui longe la Seine, en raison d’une déviation de la circulation mise en place dans le cadre des Journées mondiales de l’Olympisme. Mercredi, les employés en colère ont eu l’occasion de livrer leur version de l’affaire. « Le chauffeur, un intérimaire, est passé par le tunnel du cours de la Reine. Il a vu un concurrent passer avant lui sous le pont. Placé sur une voie à sens unique avec beaucoup de voitures derrière lui, il n’a pas pu enclencher de marche arrière », révèle Chelbi, du syndicat Unsa.
« Livrés à eux-mêmes »
Mais si les employés de Big Bus s’indignent, c’est parce qu’ils doivent « se renseigner par eux-mêmes » pour connaître les autorisations de circuler dans la capitale. « La direction ne nous transmet pas les arrêtés de la préfecture de Paris », assurent-ils. Pour communiquer sur leur trajet, ils n’auraient d’autre solution que d’utiliser leur « téléphone personnel », au risque d’être verbalisés. Sans équipement radio ni climatisation, les chauffeurs disent être « livrés à eux-mêmes ». Durant l’épisode de canicule, Hicham, syndicaliste Unsa lui aussi, a ainsi exercé son droit de retrait. « Beaucoup d’investissement dans le paraître (…), mais pas de considération pour la santé des salariés », résume Brigitte, chargée de l’accueil et des ventes de trajets touristiques. Selon Le Parisien, Big Bus a indiqué qu’elle allait « revoir ses procédures de sécurité à la lumière de l’incident ». D’autres dysfonctionnements sont également pointés du doigt. Selon Hicham, les chauffeurs doivent régulièrement stopper leur véhicule pour faire monter des clients sur des arrêts réservés à la RATP. Le tout sans en avoir l’autorisation. D’ailleurs, devant l’agence de l’Opéra, où patientent des usagers des bus 95 et 68, aucun panneau ne signale les départs et arrivées des bus à étage. Contactée par 20 Minutes, Big Bus France sait « que les clients ne trouvent pas facilement [les] arrêts ». Et conseille de se référer à « l’application pour smartphone » afin de connaître « l’emplacement exact des arrêts ».