20 Minutes

Big bad buzz pour Big Bus

Après l’accident, les chauffeurs de l’agence touristiqu­e s’indignent de leurs conditions de travail

- Camille Anger

Ils dénoncent « des conditions de sécurité catastroph­iques ». Après qu’un bus de tourisme à impériale s’est encastré, vendredi, sous un tunnel du pont Alexandre-III, une vingtaine de chauffeurs de l’entreprise Big Bus, basée à Londres, ont manifesté, mercredi, devant l’agence parisienne, avenue de l’Opéra (9e). L’accident, rarissime, qui a fait quatre blessés, dont un grave, se serait produit, selon une source policière, parce que le véhicule à double niveau n’avait pas emprunté son circuit habituel. Il roulait effectivem­ent sur le cours de la Reine, qui longe la Seine, en raison d’une déviation de la circulatio­n mise en place dans le cadre des Journées mondiales de l’Olympisme. Mercredi, les employés en colère ont eu l’occasion de livrer leur version de l’affaire. « Le chauffeur, un intérimair­e, est passé par le tunnel du cours de la Reine. Il a vu un concurrent passer avant lui sous le pont. Placé sur une voie à sens unique avec beaucoup de voitures derrière lui, il n’a pas pu enclencher de marche arrière », révèle Chelbi, du syndicat Unsa.

« Livrés à eux-mêmes »

Mais si les employés de Big Bus s’indignent, c’est parce qu’ils doivent « se renseigner par eux-mêmes » pour connaître les autorisati­ons de circuler dans la capitale. « La direction ne nous transmet pas les arrêtés de la préfecture de Paris », assurent-ils. Pour communique­r sur leur trajet, ils n’auraient d’autre solution que d’utiliser leur « téléphone personnel », au risque d’être verbalisés. Sans équipement radio ni climatisat­ion, les chauffeurs disent être « livrés à eux-mêmes ». Durant l’épisode de canicule, Hicham, syndicalis­te Unsa lui aussi, a ainsi exercé son droit de retrait. « Beaucoup d’investisse­ment dans le paraître (…), mais pas de considérat­ion pour la santé des salariés », résume Brigitte, chargée de l’accueil et des ventes de trajets touristiqu­es. Selon Le Parisien, Big Bus a indiqué qu’elle allait « revoir ses procédures de sécurité à la lumière de l’incident ». D’autres dysfonctio­nnements sont également pointés du doigt. Selon Hicham, les chauffeurs doivent régulièrem­ent stopper leur véhicule pour faire monter des clients sur des arrêts réservés à la RATP. Le tout sans en avoir l’autorisati­on. D’ailleurs, devant l’agence de l’Opéra, où patientent des usagers des bus 95 et 68, aucun panneau ne signale les départs et arrivées des bus à étage. Contactée par 20 Minutes, Big Bus France sait « que les clients ne trouvent pas facilement [les] arrêts ». Et conseille de se référer à « l’applicatio­n pour smartphone » afin de connaître « l’emplacemen­t exact des arrêts ».

 ??  ?? Un Big Bus s’est encastré sous le pont Alexandre-III la semaine passée.
Un Big Bus s’est encastré sous le pont Alexandre-III la semaine passée.

Newspapers in French

Newspapers from France