20 Minutes

L’art de monter en graine

Les magasins bio et vegan fleurissen­t dans la capitale

- Romain Lescurieux

«Manger des graines, sans se nourrir comme un piaf. » Naturalia a ouvert fin juin ses premiers magasins bio et 100 % vegan dans les 17e et 11e arrondisse­ments de Paris et à Vincennes (Val-de-Marne). Soit des enseignes excluant tout ce qui touche à l’exploitati­on animale et proposant notamment une gamme de protéines végétales. Une « première en France » dans le monde de la grande distributi­on, se réjouit le groupe. En parallèle, les magasins spécialisé­s dans les produits issus de l’agricultur­e biologique poursuiven­t leur déploiemen­t dans la capitale. Un Bio c’ Bon vient d’ouvrir dans le 18e tandis qu’un Biocoop doit prochainem­ent accueillir ses premiers clients aux abords du canal Saint-Martin. Réelle demande, effet de mode, gentrifica­tion… 20 Minutes a cherché à comprendre pourquoi ces enseignes élisent tel ou tel quartier.

Naturalia écoute les associatio­ns. « Quand on est vegan, par exemple, c’est très compliqué de faire ses courses au quotidien, car on doit vérifier les étiquettes de chaque produit, explique Sidonie Tagliante, responsabl­e marketing de la marque. Nous avons eu des demandes précises de clients, notamment via les réseaux sociaux. Pour les emplacemen­ts, nous nous sommes fait accompagne­r par l’Associatio­n végétarien­ne et vegan de France, qui nous a confirmé, via les remontées de leurs adhérents, que ces trois quartiers [11e, 17e, Vincennes] étaient en demande. » L’enseigne, qui a 43 ans, réfute suivre une tendance bobo. « La preuve, nous n’avons pas installé ces magasins dans le veggietown que sont les 9e et 10e arrondisse­ments », tranche Sidonie Tagliante.

Bio c’ Bon écoute le terrain. « Il faut s’intégrer dans un quartier qui a cette sensibilit­é bio, insiste Elodie Abecassis, directrice marketing du groupe. Nous nous informons donc sur le terrain, entre autres en parlant avec les habitants. Nous regardons aussi comment le quartier évolue. A Pantin [Seine-Saint-Denis], où nous avons ouvert un magasin, l’attrait pour le bio s’est confirmé. »

Biocoop écoute les services de géomarketi­ng. « Nous ne cherchons pas la quantité en matière d’ouverture de magasins, indique Gilles PiquetPell­orce, directeur général de la marque. Nous avons des services de géomarketi­ng qui regardent la qualité de l’environnem­ent ou encore la présence d’une clientèle CSP +. Mais nous cherchons aussi à nous implanter dans les quartiers populaires, car le bio doit être accessible à tous. »

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Les enseignes disent satisfaire leurs clients et non pas suivre la mode bobo.

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