Les médecins ne voudront plus cracher sur la salive
L’analyse de ce fluide permettra de poser des diagnostics
Bienvenue là où tout commencerait, avec quelques gouttes de ce fluide incolore et un peu collant, la salive. Chaque jour, six glandes situées dans le bas des joues, derrière les oreilles et sous la langue en sécrètent près d’un litre. Oubliez les prises de sang et imaginez un monde où les dentistes et les médecins, pour poser leurs diagnostics, demanderaient à leurs patients de tout simplement crachoter afin de réaliser des tests. Récemment réunis aux Pays-Bas lors d’un symposium international, les scientifiques sont nombreux à partager le credo du « in saliva veritas ». Les plus récentes recherches visent le diagnostic précoce d’une longue liste de pathologies : maladies de la gencive (parodontite), caries mais, surtout, cancers (ORL, pancréas, poumon... ), sans oublier l’infection au virus Zika et même l’autisme. « Considérée il y a dix ans comme un déchet, la salive est aujourd’hui enfin perçue comme un véritable fluide biologique », résume le Pr Christophe Hirtz, biochimiste à l’université de Montpellier. Ses avantages sont nombreux : elle est notamment facile d’accès, peu coûteuse, rapidement analysable, non coagulable et, évidemment, idéale pour tous ceux qui perdent connaissance à la vue d’une aiguille.
Après le sida, Alzheimer ?
Au point depuis plusieurs années, des tests détectant la présence du virus du sida ou des drogues sont déjà sur le marché. Mais ce que les chercheurs veulent mettre au point, ce sont des tests fiables qui détecteraient des biomarqueurs spécifiques pour chacune des différentes maladies. Exemple avec le programme SalivAlz, conduit à Montpellier et coordonné par le Pr Hirtz, qui envisage à terme la détection précoce de la maladie d’Alzheimer avec la première banque salivaire nationale, déjà riche d’environ 300 prélèvements. Retrouvez l’intégralité du dossier dans le numéro de juillet de Sciences et Avenir, en kiosques ce jeudi.