Au bout du quai les plages bretonnes
Avec la LGV, les cités balnéaires comme Saint-Malo espèrent gagner des visiteurs
Au lieu de 2 h54, 2h 14. Grâce à la la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) (lire également page 6), dont l’exploitation commerciale a commencé dimanche, Saint-Malo se rapproche de quarante minutes de Paris, devenant ainsi, à l’image de Deauville, l’une des stations balnéaires les plus proches de la capitale. Une belle opportunité pour les professionnels du tourisme. « On ne va pas tout révolutionner, beaucoup de Franciliens nous connaissent déjà, reconnaît Laurence Bozzuffi, directrice de l’office de tourisme de Saint-Malo. Mais je pense que l’on va pouvoir les fidéliser et attirer de nouveaux visiteurs. » La cité corsaire capte chaque année de 2,5 à 2,8 millions de touristes, dont 30 % sont originaires d’Ile-de-France. Avec l’arrivée de la LGV, la proportion pourrait encore croître : « Il y a une tendance aux séjours courts qui se décident au dernier moment. C’est là que l’on gagne en attractivité. » Si la perspective ravit les professionnels, elle inquiète un peu les habitants, qui craignent d’être envahis. « L’été, je pense que ça ne va rien changer. Les gens ne programment pas leurs vacances parce qu’ils gagnent une demi-heure de trajet », assure Laurence Bozzuffi. « Je regarderai avant tout le tarif. Le temps de trajet, c’est confortable, mais pas à n’importe quel prix », abonde Pauline, 28 ans, Malouine expatriée à Paris.
Saint-Brieuc espère
A quelques dizaines de kilomètres à l’ouest de la cité corsaire, une autre ville bretonne espère profiter de l’effet LGV. Moins cotée, Saint-Brieuc a lancé une grosse campagne de communication à destination des Parisiens, avec une vidéo montrant un kitesurfeur dans les rues de la capitale. « Ça nous offre une attractivité supplémentaire. La SNCF nous promet un déferlement », avance Mickaël Cosson, adjoint au tourisme à Saint-Brieuc Agglomération. A la différence de Saint-Malo, déjà rompue à l’exercice, la préfecture des Côtes-d’Armor a beaucoup travaillé à l’accueil de la clientèle parisienne. « Nous avons revu notre offre de transport autour de la gare, ouvert des lignes de bus, des locations de vélos électriques, travaillé avec les taxis », précise l’élu. La baie de Saint-Brieuc mise aussi sur son « authenticité ». « Nous avons ici la terre et la mer. C’est un cadre de vie privilégié », promet Mickaël Cosson. A l’inverse de Saint-Malo, la cité briochine peut aussi se vanter de proposer des loyers « plus modérés » que sur la côte d’Emeraude, qui pourraient convaincre des urbains de venir s’installer définitivement. Premier bilan attendu fin août.