L’animation japonaise souffle ses 100 bougies parmi ses milliers de fans français à Paris
Japan Expo s’ouvre jeudi en célébrant les 100 ans de l’animation japonaise
En juin 1917, sortait Namakura Gatana (littéralement, L’Epée émoussée), le tout premier film d’animation japonaise, un court-métrage de quatre minutes réalisé par Junichi Kochi. En 1999, naissait Japan Expo, qui n’avait pas encore ce nom, mais réunissait déjà plus de 3 000 fans de mangas et animés. Sans le premier, le second n’existerait pas. Et le public français n’aurait pas eu « Goldorak », « Dragon Ball Z », « Akira » ou Your Name, et ne se serait pas passionné pour la culture nipponne. Aujourd’hui, ils sont près de 250 000 à se rendre au Parc des expositions de Villepinte chaque début d’été. « L’animation est dans l’ADN de Japan Expo, et cela fait plusieurs années que l’on privilégie une approche patrimoniale, explique l’un de ses fondateurs, Thomas Sirdey. Ce centenaire était donc l’occasion idéale pour célébrer ce lien entre la japanime, le festival et le public. » Au coeur de cet hommage, une grande exposition présente 100 oeuvres emblématiques. L’équipe du festival a sélectionné 80 films, séries et autres animés, mais pour les 20 derniers, représentant la période 2000-2017, elle a laissé le choix au public.
Du culte et de l’inédit
Comme l’avoue Thomas Sirdey, l’expo ne fait pas l’impasse sur les évidences, de certains dessins animés du « Club Dorothée » aux séries cultes « Evangelion » et « Cowboy Bebop » en passant par les films de Hayao Miyazaki, Satoshi Kon (Perfect Blue, Paprika) ou Mamoru Hosoda (Les Enfants loups, Ame et Yuki). Une manière de rappeler que la France est depuis longtemps une terre d’accueil de l’animation japonaise. Pour ce centenaire, Japan Expo a mis un point d’honneur à mettre en valeur le travail des artistes et artisans de la japanime. Du 6 au 9 juillet, vous pourrez ainsi rencontrer et entendre, lors de conférences, Masao Maruyama, qui a vécu les débuts de l’animation japonaise aux côtés du maître Osamu Tezuka, Takuya Wada, animateur sur « Cat’s Eye », « Ken le survivant » ou « Patlabor », Schichiro Kobayashi, directeur artistique de « Cobra », « Le Collège fou fou fou » ou « Rémi sans famille », ou encore Kenji Kamiyama, réalisateur de la série « Ghost in the Shell: Stand Alone Complex » et de Hirune Hime, Rêves éveillés. Ce dernier film sort le 12 juillet dans les salles, deux mois après Lou et l’île aux sirènes – grand prix au dernier Festival d’Annecy. L’animation japonaise, plus française que jamais !