Le lama est là, y a pas de débat
Le camélidé sud-américain pourrait devenir la nouvelle coqueluche mode et déco
Plus connu pour ses fulgurants crachats que pour son potentiel glam, le lama serait en passe de devenir une icône mode. Comment un animal aussi détestable (d’après le capitaine Haddock) pourrait-il conquérir des millions de consommateurs? Le bureau d’analyse londonien WGSN est formel : « 2017 est l’été du lama. » Pour rappel, 2016 était celui du flamant rose… « Bien qu’ils n’aient pas la magie et le mysticisme des licornes, les lamas ont un facteur câlin et un sourire figé adorable qui les rend idéals pour les graphismes sur les produits doux », développe WGSN. Sous réserve de faire abstraction de sa tendance à cracher de gros mollards, évidemment. Pour Bénédicte Fabien, directrice de la prospective au bureau de conseil en stratégie et création Martine Leherpeur, l’animal « s’inscrit dans cette tendance néofolklorique autour de l’Amérique latine, avec les pompons, les broderies, les ponchos… Une tendance aperçue chez Dior notamment, précise-t-elle, et qui est très vite descendue chez les marques mainstream. » Car, dès que les marques tiennent un filon, elles ne le lâchent pas. La preuve avec la licorne, déclinée en peluches, porte-clés, bouées, parapluies, rubans adhésif, bagues, pansements, godemichés… Pas sûr que le lama aille jusquelà, même s’il est déjà bien installé.
Mignon et drôle
Après les hiboux, les renards ou les cerfs, rois de la déco, le lama s’invite dans nos intérieurs, notamment dans les collections Etsy, Urban Outfitters. Il s’incruste dans le dressing des plus petits chez Smallable, mais aussi dans celui des grands chez Etam. Chez Asos, il s’installe aussi bien en déco sur des guirlandes lumineuses, des gourdes ou des plateaux, qu’en mode, sur des chaussettes ou des pyjamas. Il ne lui manque qu’un emoji pour qu’on affirme « Llama is the New Licorn ». « Il y a vraiment la volonté de créer une espèce d’icône, une petite mascotte de saison qui va générer beaucoup de chiffre d’affaires, précise Bénédicte Fabien. C’est un opportunisme de création de personnage. » On savait le lama colérique, mais opportuniste, c’est le pompon. Pour autant, si elle reconnaît qu’il est « mignon et drôle », la directrice de la prospective chez Martine Leherpeur l’estime « moins évident que la licorne et le flamant rose. A mon avis, commercialement, ça a moins de force, c’est moins facile à décliner. » Licorne, tiens bon, « d’aventures en aventures, de trains en trains, de ports en ports, je t’aime encore ». Comme dirait Serge…