20 Minutes

Une rentrée sans classe à Fénelon ?

Les professeur­s réclament le départ de la proviseure, jugée responsabl­e de tensions

- Floréal Hernandez

D’une « ambiance de travail conviviale » à une « année de guerre ». Qu’est-ce qui a bien pu bouleverse­r le calme et réputé lycée Fénelon (Paris, 6e) en douze mois à peine ? A en croire le personnel de l’établissem­ent, c’est l’arrivée en septembre 2016 de Véronique Redini comme nouvelle proviseure. Pour cette rentrée scolaire, ils demandent son départ ou ils n’assureront pas l’accueil des classes préparatoi­res ce lundi matin et celui des secondes cet aprèsmidi. « C’est l’unique solution », tranche Maxime, assistant d’éducation à Fénelon depuis 2013. Vendredi déjà, « on a refusé de faire la prérentrée avec la proviseure, on l’a faite entre nous », rappelle Louisette Battais, professeur­e d’histoire-géo depuis une quinzaine d’années. En assemblée générale, les membres du personnel ont même décidé d’occuper le lycée. Les reproches faits à la proviseure sont multiples : « tension permanente », harcèlemen­t psychologi­que de son secrétaire (« déplacé » dans un autre établissem­ent et qui aurait déposé plainte, selon un proche du dossier), agression verbale de son proviseur adjoint, mauvaise gestion (« certains professeur­s ne connaissen­t pas leurs classes avant la rentrée », note Louisette Battais).

« Affaire exceptionn­elle »

Jusqu’alors, le lycée parisien était connu pour « son cadre parfait » avec ses 1 100 « élèves aux excellents profils », dixit Maxime, son taux de réussite au bac (Louisette Battais avance 100 % pour 2017), ses excellents résultats aux concours et le fait que l’on n’y fasse « jamais grève, ou alors sur des heures non travaillée­s ». 20 Minutes a tenté de joindre Véronique Redini pour qu’elle puisse donner son point de vue et répondre à ces critiques, mais celle-ci n’a pas répondu. Au rectorat de Paris, on est embêté. « L’affaire est exceptionn­elle », indique-t-on. Sur les centaines de lycées parisiens, Fénelon pourrait être le seul où il n’y aurait pas de rentrée scolaire. Alertée, l’académie de Paris a tenté de jouer les intermédia­ires entre la proviseure et le personnel. En vain. Une inspection générale a débuté lundi 28 août. « Ça va aller vite », nous promet-on. Mais, avant les conclusion­s de l’enquête, le rectorat en « appelle à la responsabi­lité de chacun, que les élèves n’en pâtissent pas ». Ce lundi matin, le personnel du lycée Fénelon doit tenir une nouvelle assemblée générale pour décider des suites à donner à son action mais, avant cela, informer parents et élèves de la situation.

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La tension couve dans l’établissem­ent parisien depuis un an.

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