Airbnb fait nuit comble
La firme est accusée d’avoir un impact négatif sur le logement
Paris est la « capitale mondiale » de la location sur Airbnb. On y trouve « 65 000 hébergements disponibles en septembre », indique Aurélien Perol, responsable communication chez Airbnb. Selon la Ville, Paris compte 100 000 locations meublées touristiques, toutes plateformes confondues, dont « 20 000 sont des hôtels qui ne disent pas leur nom », pointe Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris chargé du logement (lire p3). Dans les très touristiques quatre premiers arrondissements, 20 300 logements inoccupés (vacants, résidences secondaires ou logements occasionnels) ont été recensés par l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Cela correspond à « 26 % de l’ensemble des logements, soit une proportion supérieure à la moyenne parisienne [15 %] », précise l’Apur. Conséquence directe : la population baisse. D’après les derniers chiffres de l’Insee sur la démographie francilienne publiés en janvier, Paris était la seule commune d’Ile-de-France à perdre des habitants (-14 000). Les locations touristiques entre particuliers, principalement Airbnb, ont été accusées de ce recul. « Dans les quatre premiers arrondissements parisiens, la population est passée de 215 000 habitants à 100 000 entre 1954 et 1999, selon une étude de l’Apur [consultée par 20 Minutes]. Le phénomène existait avant Airbnb, qui n’est réellement présent à Paris que depuis 2013 », souligne et surligne Aurélien Perol.
Un acteur économique
Si la plateforme américaine et ses concurrentes ont un impact sur le logement, elles sont aussi des acteurs économiques. Airbnb a ainsi reversé 5,5 millions d’euros de taxe de séjour entre octobre 2015 et octobre 2016 à la Ville. Et, dans une étude publiée en mars, elle affirmait également avoir contribué à l’économie francilienne à hauteur de deux milliards d’euros entre février 2016 et février 2017, dont 1,7 milliard dans les dépenses des voyageurs en loisirs, restaurants, transports et autres services. Aujourd’hui, l’ambition de la Ville est de réduire drastiquement le nombre de jours de location d’une résidence principale – 120 jours actuellement –, une mesure qui ne devrait pas léser les loueurs à en croire Airbnb. La plateforme estime qu’un hébergement est loué 33 nuits par an à Paris.
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