« Il faut trouver un juste milieu »
L’élu dévoile le plan de Paris contre les abus des plateformes de locations touristiques
Aquelques jours de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi sur le logement, la Mairie de Paris a soufflé au gouvernement des propositions pour lutter contre les abus sur les plateformes de type Airbnb et consorts. Objectif : faire la chasse aux propriétaires qui multiplient les locations saisonnières et pénalisent ainsi les Parisiens à la recherche d’un logement (lire p2). Les explications de Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris chargé du logement. Parmi les mesures phares, vous souhaitez abaisser le nombre maximum de nuitées… Actuellement, la loi autorise les propriétaires à mettre en location leurs biens jusqu’à 120 jours par an. A New York, la limite est fixée à 30 jours, à San Francisco ou Amsterdam à 60 jours, à Londres à 90 jours. Paris est loin des standards internationaux, il faut trouver un juste milieu. C’est pourquoi nous proposons à Emmanuel Macron, dans le cadre de la future loi sur le logement, que les collectivités puissent fixer elles-mêmes le nombre de nuitées maximum. Que préconisez-vous contre l’augmentation des plaintes dénonçant les nuisances sonores liées aux locations touristiques ? Il y a aussi les craintes liées à la sécurité, notamment au fait que les codes d’entrée ne sont plus confidentiels. C’est pour cette raison que nous souhaitons que les propriétaires obtiennent l’accord de leur copropriété avant de louer leurs biens sur Airbnb et les autres plateformes. Le nombre d’amendes contre des propriétaires abusifs a explosé en un an, mais il s’agit encore de cas par cas. Comment lutter plus efficacement contre les abus ? A partir du 1er décembre, tous les propriétaires souhaitant louer leurs biens sur Airbnb ou n’importe quelle plateforme devront être enregistrés auprès de la Mairie. Ils obtiendront alors un numéro d’identification qui nous permettra de simplifier les contrôles et donc de limiter les abus. Mais, pour encadrer la location, il faut également responsabiliser les plateformes. Sur ce point, nous attendons toujours le décret d’application. En diminuant le nombre de nuitées, ne craignez-vous pas de perdre une partie de la taxe de séjour que vous reversent les plateformes ? Comme le nombre de nuitées maximum n’est pas fixé, c’est difficile d’évaluer l’impact financier. Mais le but premier de cette taxe était de mettre fin à une inégalité avec les groupes hôteliers, pas de devenir une manne financière.