20 Minutes

« Il faut trouver un juste milieu »

L’élu dévoile le plan de Paris contre les abus des plateforme­s de locations touristiqu­es

- Propos recueillis par Caroline Politi

Aquelques jours de la présentati­on en Conseil des ministres du projet de loi sur le logement, la Mairie de Paris a soufflé au gouverneme­nt des propositio­ns pour lutter contre les abus sur les plateforme­s de type Airbnb et consorts. Objectif : faire la chasse aux propriétai­res qui multiplien­t les locations saisonnièr­es et pénalisent ainsi les Parisiens à la recherche d’un logement (lire p2). Les explicatio­ns de Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris chargé du logement. Parmi les mesures phares, vous souhaitez abaisser le nombre maximum de nuitées… Actuelleme­nt, la loi autorise les propriétai­res à mettre en location leurs biens jusqu’à 120 jours par an. A New York, la limite est fixée à 30 jours, à San Francisco ou Amsterdam à 60 jours, à Londres à 90 jours. Paris est loin des standards internatio­naux, il faut trouver un juste milieu. C’est pourquoi nous proposons à Emmanuel Macron, dans le cadre de la future loi sur le logement, que les collectivi­tés puissent fixer elles-mêmes le nombre de nuitées maximum. Que préconisez-vous contre l’augmentati­on des plaintes dénonçant les nuisances sonores liées aux locations touristiqu­es ? Il y a aussi les craintes liées à la sécurité, notamment au fait que les codes d’entrée ne sont plus confidenti­els. C’est pour cette raison que nous souhaitons que les propriétai­res obtiennent l’accord de leur copropriét­é avant de louer leurs biens sur Airbnb et les autres plateforme­s. Le nombre d’amendes contre des propriétai­res abusifs a explosé en un an, mais il s’agit encore de cas par cas. Comment lutter plus efficaceme­nt contre les abus ? A partir du 1er décembre, tous les propriétai­res souhaitant louer leurs biens sur Airbnb ou n’importe quelle plateforme devront être enregistré­s auprès de la Mairie. Ils obtiendron­t alors un numéro d’identifica­tion qui nous permettra de simplifier les contrôles et donc de limiter les abus. Mais, pour encadrer la location, il faut également responsabi­liser les plateforme­s. Sur ce point, nous attendons toujours le décret d’applicatio­n. En diminuant le nombre de nuitées, ne craignez-vous pas de perdre une partie de la taxe de séjour que vous reversent les plateforme­s ? Comme le nombre de nuitées maximum n’est pas fixé, c’est difficile d’évaluer l’impact financier. Mais le but premier de cette taxe était de mettre fin à une inégalité avec les groupes hôteliers, pas de devenir une manne financière.

 ??  ?? Pour Ian Brossat, Mairie et Etat doivent « responsabi­liser les plateforme­s ».
Pour Ian Brossat, Mairie et Etat doivent « responsabi­liser les plateforme­s ».

Newspapers in French

Newspapers from France