La nuit du chasseur de films
Depuis quelques années, les soirées cinéphiles jusqu’à l’aube se multiplient
Un conseil : pas de nuit blanche ce week-end car, le 27 septembre, se tient la deuxième Nuit Nanarland au Grand Rex, à Paris. De samedi à 20 h jusqu’à dimanche à l’aube, vous pourrez découvrir quatre nanars pur jus – Dangerous Men, Mega Force, Tarkan contre les Vikings, Black Roses –, entre autres surprises. La nuit donc, quelques salles de cinéma ouvrent leurs portes pour ce type de d’événement. 20 Minutes a voulu en savoir plus sur ces soirées interlopes. Depuis quelques années, des nuits cinéphiles et physiques se multiplient, en premier lieu dans les festivals de genre : une nuit zombies à L’Etrange Festival, une nuit vampires lors du Pifff ou une nuit fantastique à L’Absurde Séance. Attention, il ne s’agit pas seulement de se marrer devant de « mauvais films sympathiques », pour reprendre la formule de Nanarland. Les Nuits au Max, à Paris, proposent par exemple des programmations nocturnes autour d’un réalisateur ou d’un genre culte, à l’instar de leur prochaine nuit James Cameron, le 30 septembre. De même, depuis quinze ans, le cinéma parisien Le Champo organise des nuits thématiques, souvent associées à un cinéaste et une actualité, qu’il s’agisse de Tim Burton, David Lynch ou Pedro Almodovar. Le cocktail préparé par l’équipe de Nanarland.com est présenté par JeanFrançois Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque française, déjà à l’oeuvre pour La Nuit excentrique qui a égayé la salle HenriLanglois pendant dix ans. La Nuit Excentrique est vite devenue une institution, et La Nuit Nanarland est bien partie pour, avec un taux de remplissage de plus de 80 % le dimanche matin. «Il y a le plaisir de découvrir des films rares et fun, mais surtout l’expérience de les voir ensemble, explique Régis Brochier, fondateur de la Nuit Nanarland. Le spectateur n’est pas programmé pour s’enfiler une nuit de films, il se met dans un état second, il se passe un truc. » « L’idée est de créer de nouveaux événements pour attirer la clientèle, l’élargir et la rajeunir, reconnaît Thierry Renavand, responsable des nuits du Champo pragmatique. D’ailleurs, le public est plus varié la nuit : des jeunes, des moins jeunes, des groupes d’amis. Ils viennent pour les films, mais aussi et surtout pour le vécu. » Régis Brochier voit dans ces expériences nocturnes une réponse à la mode du binge watching. A la maison avec trois potes, c’est bien. Au cinéma dans une salle pleine, c’est mieux.
« Le spectateur se met dans un état second, il se passe un truc. » Régis Brochier, la Nuit Nanarland