Faux départ au procès de l’agression de policiers
L’audience a été renvoyée à la suite de plusieurs incidents
Un coup pour rien. Plombé par des problèmes d’organisation, le procès des agresseurs présumés de deux policiers sur le quai de Valmy (Paris 10e) en avril 2016, a été suspendu mardi. Une heure avant l’audience, environ 70 personnes – des proches des prévenus et des militants d’extrême gauche – s’étaient réunies devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Relativement calme au début, l’ambiance s’est tendue lorsque les soutiens se sont aperçus qu’ils ne pourraient, pour la majorité d’entre eux, accéder à la salle. Pendant les quelque deux heures qu’a duré l’audience – en réalité quelques minutes de débat avec de longues suspensions – ils ont bruyamment manifesté devant la salle. Au point que plusieurs avocats qui plaidaient dans d’autres chambres ont rapporté avoir été gênés. A l’intérieur, l’ambiance était tout aussi électrique. D’emblée, Me Henri Leclerc a dénoncé, au nom de tous les avocats de la défense, des « conditions de travail qui ne sont pas dignes de ce qu’est la justice » : la taille de la salle empêchait l’ensemble des conseils de trouver une place. Le ton est monté lorsqu’un autre conseil, Me Jérémie Assous, a dénoncé un choix de salle purement politique. « C’est du cinéma, arrêtez d’agresser les gens », a rétorqué le procureur, assurant que « les droits de la défense ont toujours été respectés ». Elégant dans son costume noir, Kevin Philippy, l’adjoint de sécurité devenu gardien de la paix, a assisté aux joutes verbales avec le calme qui l’avait caractérisé pendant l’agression.
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