20 Minutes

Un grand courroux sur les terrains

Sportifs et propriétai­res de franchises protestent contre les propos de Donald Trump

- De notre correspond­ant en Californie, Philippe Berry

Frères d’armes. Lundi, le propriétai­re de l’équipe de football américain des Dallas Cowboys a mis un genou à terre, les bras liés à ceux de ses joueurs. Jerry Jones, qui a pourtant donné plus d’un million de dollars à Donald Trump pendant la campagne présidenti­elle, a voulu envoyer « un message d’unité et d’égalité » au président américain. En appelant à « virer ces fils de putes » qui « ne respectent pas le drapeau et l’hymne », Trump a ravivé l’incendie allumé par Colin Kaepernick en 2016. A l’époque, le quarterbac­k de San Francisco était relativeme­nt esseulé dans son combat. Cette fois, une immense partie de la NFL s’est unie avant les matchs, dans une vaste vague de protestati­on. « Il se passe quelque chose de fort. On attend de voir si ce n’est pas qu’un feu de paille », analyse Louis Moore, professeur d’histoire à Grand Valley State University. Pour l’instant, il s’agit surtout « d’une union sacrée contre les attaques » de Trump, et pas d’un « vaste mouvement pour la justice sociale et raciale ».

Ça gronde aussi en NBA

« Nous avons choisi de nous agenouille­r car c’est un geste respectueu­x, comme un drapeau en berne », explique Eric Reid, le safety des 49ers de San Francisco, dans un édito du New York Times. Avec un genou à terre, Reid dénonce « les brutalités policières, l’oppression et les inégalités du système judiciaire ». En réponse à ce mouvement, Donald Trump tire et tweete à tout va. Samedi, il s’en est aussi pris à Stephen Curry, la star de la NBA, en lui retirant son invitation à la Maison-Blanche. LeBron James a riposté, traitant le président de « tocard ». Aux Etats-Unis, quand des superstars critiquent un président et deviennent des porte-parole nonofficie­ls du mouvement Black Lives Matter, le monde écoute. Car les athlètes américains, qui restent dans le système éducatif jusqu’à l’université, sont moins isolés des questions de société que les footballeu­rs français partis en centre de formation à 12 ans. Surtout, un sportif comme LeBron James « n’a pas coupé le cordon » avec les quartiers défavorisé­s de Cleveland où il a grandi, note Louis Moore. Il s’implique sur le terrain, fidèle à la tradition américaine de renvoyer l’ascenseur à sa communauté. Alors que les démocrates n’ont toujours pas digéré leur défaite, les athlètes sont désormais en première ligne pour mener la fronde. Donald Trump a mal choisi son ennemi.

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##JEV#171-75-http://www.20minutes.fr/tv/actus/298393-t##JEV# Le propriétai­re des Cowboys, Jerry Jones (en costume), a mis un genou à terre.

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