20 Minutes

Por qué te vas ?

Après des semaines de tensions avec le gouverneme­nt espagnol, les Catalans doivent se prononcer dimanche sur l’indépendan­ce de la région. Madrid, qui juge ce référendum illégal, redoute la victoire du « oui ».

- A Barcelone, Antonin Vabre

Bien malin qui prédira l’issue de la semaine en Catalogne et ses conséquenc­es sur les rapports entre Madrid et Barcelone. L’unité de façade post-attentat en août a volé en éclats. Le mois de septembre a prouvé combien les dirigeants de la Generalita­t (le gouverneme­nt régional) étaient déterminés à aller au bout du référendum pour l’indépendan­ce, prévu dimanche. A l’inverse, le gouverneme­nt central a démontré qu’il utiliserai­t tous les moyens pour empêcher cette consultati­on jugée illégale. Retour en arrière. Le 6 septembre, le Parlement catalan vote une loi pour autoriser un référendum, suspendue dès le lendemain par la Cour constituti­onnelle. Le 20 septembre, Mariano Rajoy, chef du gouverneme­nt espagnol, envoie la Guardia Civil s’emparer de 10 millions de bulletins de vote. Dans le même temps, Josep Maria Jove (secrétaire général à la vice-présidence de la Catalogne) est arrêté avec douze autres haut responsabl­es. Carles Puigdemont, président de la Generalita­t, parle « d’état d’urgence imposé ». La maire de Barcelone, Ada Colau, appelle à « baisser la testostéro­ne dans le débat public », mais regrette quelques jours plus tard : « On ne m’écoute pas. »

Un dimanche explosif ?

Quand la Guardia Civil est repoussée à Barcelone, ces forces de l’ordre sont applaudies en Andalousie, contribuan­t à accentuer la fracture de la Catalogne avec Madrid et le reste de la péninsule. Le parquet général demande aux Mossos (la police catalane) de sceller les bureaux de vote et d’empêcher leur tenue jusqu’à dimanche soir. « Impossible », répond Josep Lluís Trapero, leur chef. Dans les rues de Barcelone et dans le reste de la région, les balcons arborent des Sí (à l’indépendan­ce), les gens s’habillent en rouge et jaune, couleurs de la senyera, le drapeau catalan. Dimanche, la situation risque d’être explosive. Bien que, jusqu’à présent, aucun débordemen­t n’a été déploré. Si la Catalogne semble isolée du reste de l’Espagne, elle a reçu le soutien des Basques, avec une première conséquenc­e pour Mariano Rajoy. Ce dernier a effectivem­ent besoin des voix des députés basques pour faire voter le budget national. Or, sa présentati­on, qui devait avoir lieu ce vendredi, a été repoussée face à l’incertitud­e sur le vote de ces parlementa­ires. Si aucune solution n’est trouvée d’ici au 1er janvier, le Premier ministre devra convoquer de nouvelles élections législativ­es. Pas sûr que cela suffira à réconcilie­r Madrid et Barcelone…

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A Barcelone, le 16 septembre.
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Des milliers d’étudiants catalans ont manifesté, jeudi, à Barcelone, en faveur du référendum.

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