« Ici, on est tous les mêmes »
« 20 Minutes » a rencontré les « culs nuls » de Vincennes
Près d’un mois après l’ouverture de la zone autorisant le naturisme dans le bois de Vincennes (12e), entre l’allée Royale et la route Dauphine, notre journaliste a fait tomber l’uniforme jeans, baskets, teeshirt, déterminé à comprendre ce que cette pratique procure à ses nombreux adeptes. Rendez-vous a donc été pris avec l’Association des naturistes de Paris (ANP) qui organisait, dimanche, un pique-nique auquel ont participé 410 « culs nuls ». Un succès célébré dans la bienveillance, à coups de rosé, d’olives, ou encore de tortilla.
Gare aux amalgames
Autour de la clairière de 7 300 m2, non clôturée, des panneaux rappelant les engagements, notamment celui de « veiller au respect de la nudité tout en restant à l’écoute des personnes pouvant avoir des appréhensions » à l’égard de la situation. « Le naturisme, c’est une connaissance de soi et une tolérance vis-à-vis d’autrui, analyse Julien, 39 ans. Ici, il n’y a pas de discrimination ni de jugement. Une fois nus, on est tous les mêmes (…) C’est aussi une façon de revendiquer le droit à la différence et dire : “Mon corps m’appartient”. » Le ciel est bleu, il fait bon, certains s’apprêtent à jouer au volley-ball, d’autres méditent, les discussions s’enchaînent. Contre toute attente, on oublie rapidement que l’on est dans notre plus simple appareil. La liberté, les sensations, le bienêtre… Le naturisme a été une révélation pour Julien, qui regrette toutefois « l’amalgame » entre nudité et sexualité. « On a tous une sexualité, mais elle est dans notre intimité. Un corps nu, c’est sain et ça ne veut pas dire perspective sexuelle ni perversion. » Côté « textiles », Anna, une habituée du bois, trouve « gênants » tous ces corps dénudés alors que l’endroit attire des familles. L’ANP promet que des panneaux vont être ajoutés. « Nous ne faisons de mal à personne, martèle Laurent, son président. Ce sont les personnes qui pensent que c’est malsain qui sont malsaines. » L’endroit doit fermer le 15 octobre. Un bilan est prévu avec la mairie du 12e, le cabinet de Pénélope Komitès, chargée des espaces verts à la Ville de Paris, les autorités et la direction du bois de Vincennes pour évaluer les points positifs ou négatifs de l’expérimentation.
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