20 Minutes

La ministre a dû revoir sa copie

Très critiquée, la plateforme d’admission post-bac va être repensée

- Delphine Bancaud

a y est, la plateforme admission post-bac (APB) est enterrée. La ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, Frédérique Vidal, l’a confirmé jeudi. Une mesure qui s’imposait d’autant plus que, ce même jour, la Commission nationale informatiq­ue et libertés (Cnil) a demandé au ministère de « cesser de prendre des décisions concernant des personnes sur le seul fondement d’un algorithme et de faire preuve de plus de transparen­ce » dans l’utilisatio­n de la plateforme. Une critique qui succède à celle de nombreux bacheliers qui ont dénoncé les couacs du système cette année. Par ailleurs, 3 700 d’entre eux sont aujourd’hui toujours sans affectatio­n. Le projet de nouvelle plateforme doit être présenté « début novembre », a déclaré la ministre. On sait d’ores et déjà qu’elle aura un nouveau nom, qu’elle sera « adossée à un comité d’éthique » et que le tirage au sort aura disparu. Pour ce qui est du fonctionne­ment même du logiciel, plusieurs hypothèses sont formulées.

Plus « d’humain »

« On peut imaginer que le nombre de voeux [d’orientatio­n] sera plus limité [il était de 24], car les bacheliers émettaient des choix très redondants ou en remplissai­ent certains au hasard », explique Jimmy Losfeld, président de la Fage, qui participe à la concertati­on sur le sujet. La nouvelle plateforme devrait aussi « permettre une interactio­n humaine plus forte, avec, par exemple, un tuteur virtuel que le jeune pourra consulter ». Quant à l’ergonomie du futur site, « il est fort possible que les pastilles vertes [censées désigner les formations dont l’accès était garanti, ce qui n’a pas été le cas] disparaiss­ent », indique Stéphane Leymarie, secrétaire général de Sup’Recherche-Unsa, qui participe lui aussi à la concertati­on. « Nous ferons connaître les attendus à acquérir pour une insertion réussie dans une formation, les taux de succès en fonction des bacs, et les taux de poursuite d’étude et d’insertion profession­nelle de chaque filière », a précisé la ministre. C’est sur ce point que le plus d’interrogat­ions demeurent. « Ces prérequis seront définis pour les quatre filières en tension (droit, santé, psychologi­e et Staps) ou pour toutes les autres? Seront-ils liés au fait que l’on ait étudié telle ou telle matière au lycée, que l’on ait obtenu tel ou tel bac? Ou telle ou telle note ? » s’interroge Jimmy Losfeld, qui s’oppose à un système coercitif. Reste maintenant au gouverneme­nt à mettre les bouchées doubles pour modifier la loi sur les modalités d’entrée dans l’enseigneme­nt supérieur. L’ancienne plateforme ouvrait, elle, le 20 janvier.

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L’ancien outil d’inscriptio­n dans le supérieur a connu de nombreux ratés.

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