La ministre a dû revoir sa copie
Très critiquée, la plateforme d’admission post-bac va être repensée
a y est, la plateforme admission post-bac (APB) est enterrée. La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, l’a confirmé jeudi. Une mesure qui s’imposait d’autant plus que, ce même jour, la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a demandé au ministère de « cesser de prendre des décisions concernant des personnes sur le seul fondement d’un algorithme et de faire preuve de plus de transparence » dans l’utilisation de la plateforme. Une critique qui succède à celle de nombreux bacheliers qui ont dénoncé les couacs du système cette année. Par ailleurs, 3 700 d’entre eux sont aujourd’hui toujours sans affectation. Le projet de nouvelle plateforme doit être présenté « début novembre », a déclaré la ministre. On sait d’ores et déjà qu’elle aura un nouveau nom, qu’elle sera « adossée à un comité d’éthique » et que le tirage au sort aura disparu. Pour ce qui est du fonctionnement même du logiciel, plusieurs hypothèses sont formulées.
Plus « d’humain »
« On peut imaginer que le nombre de voeux [d’orientation] sera plus limité [il était de 24], car les bacheliers émettaient des choix très redondants ou en remplissaient certains au hasard », explique Jimmy Losfeld, président de la Fage, qui participe à la concertation sur le sujet. La nouvelle plateforme devrait aussi « permettre une interaction humaine plus forte, avec, par exemple, un tuteur virtuel que le jeune pourra consulter ». Quant à l’ergonomie du futur site, « il est fort possible que les pastilles vertes [censées désigner les formations dont l’accès était garanti, ce qui n’a pas été le cas] disparaissent », indique Stéphane Leymarie, secrétaire général de Sup’Recherche-Unsa, qui participe lui aussi à la concertation. « Nous ferons connaître les attendus à acquérir pour une insertion réussie dans une formation, les taux de succès en fonction des bacs, et les taux de poursuite d’étude et d’insertion professionnelle de chaque filière », a précisé la ministre. C’est sur ce point que le plus d’interrogations demeurent. « Ces prérequis seront définis pour les quatre filières en tension (droit, santé, psychologie et Staps) ou pour toutes les autres? Seront-ils liés au fait que l’on ait étudié telle ou telle matière au lycée, que l’on ait obtenu tel ou tel bac? Ou telle ou telle note ? » s’interroge Jimmy Losfeld, qui s’oppose à un système coercitif. Reste maintenant au gouvernement à mettre les bouchées doubles pour modifier la loi sur les modalités d’entrée dans l’enseignement supérieur. L’ancienne plateforme ouvrait, elle, le 20 janvier.
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