De l’oxygène en barre pour réveiller le cerveau
L’immersion en caisson hyperbare bénéficie aux victimes d’AVC
Descendre à 15 m sous l’eau, mais sans quitter le plancher des vaches. Ce n’est pas un exploit sportif, mais une recherche médicale pour stimuler le cerveau après un accident vasculaire cérébral (AVC). Tout se passe dans un caisson hyperbare, où la pression de l’air peut être modifiée. La concentration de l’oxygène respiré y est de 100 %, contre 21% dans l’air ambiant. Depuis plusieurs décennies, ces structures (une vingtaine en France), sont utilisées pour traiter les intoxications au gaz carbonique, les accidents de plongée ou encore les plaies qui cicatrisent mal. Or, ces nouvelles « plongées thérapeutiques » pourraient être, aussi, bénéfiques pour le cerveau des victimes d’AVC. La preuve avec le travail de l’équipe du Dr Shai Efrati (Tel Aviv), qui a été publié en 2013 dans la prestigieuse revue en ligne Plos One. Cette recherche pionnière a prouvé qu’un protocole de 40 séances de caisson permettait, imagerie cérébrale à l’appui, d’améliorer les fonctions neurologiques des patients. Et ce jusqu’à trente-six mois après un AVC. A l’hôpital Pasteur de Nice, l’équipe du Dr Bernard Gamain, responsable de l’unité de traitement de médecine hyperbare (Utoh), a voulu en savoir plus. Il a démarré avec le Dr Andreas Kauert une étude (toujours en cours) auprès d’une vingtaine de patients.
Des neurones reformés
Les premiers résultats sont encourageants et attestent d’une amélioration de la marche, soit 70 m supplémentaires parcourus sans fatigue dans le « groupe caisson ». Reste à comprendre comment l’oxygène relance la formation de nouveaux neurones dans des zones du cerveau que l’on croyait mortes. Pour rappel, l’AVC est la première cause de handicap acquis de l’adulte et la deuxième cause de démence. W Retrouvez le numéro d’octobre de Sciences et Avenir dès le 29 septembre en kiosque.