Une réforme, avec quelles mesures ?
Le gouvernement envisage de modifier le compte personnel de formation
«Une arme de destruction massive du chômage. » Rien que ça. Quand Edouard Philippe a présenté le plan d’investissement du gouvernement, lundi 25 septembre, c’est en ces termes qu’il a évoqué la formation. Sur les 57 milliards d’euros du plan, 15 devraient lui être consacrés. La promesse est là, mais la réforme n’est pas encore totalement définie. L’objectif, on le retrouve dans le rapport adressé par l’économiste Jean Pisani-Ferry au Premier ministre, et qui dévoile le plan d’investissement. Il y est question de former en cinq ans « un million de chômeurs et un million de jeunes éloignés du marché du travail », tous peu qualifiés, à grands coups d’investissements, respectivement 7,1 et 6,7 milliards d’euros, pour les deux trains de mesures principaux. Ce rapport prévoit que 300 000 personnes supplémentaires parviennent à trouver un emploi d’ici 2022. Sur le reste du projet de loi, le ministère du Travail, contacté par 20 Minutes, ne souhaite pas encore communiquer. Les négociations avec les partenaires sociaux commencent tout juste, et le texte devrait être présenté au Parlement au printemps 2018. Il y serait question de réformer le tout jeune Compte personnel de formation (CPF), et de passer d’un crédit horaire à un crédit en euros. Une bonne nouvelle pour Gilles Pouligny, directeur général adjoint de l’organisme de formation Groupe IGS, en charge de la formation continue et des partenariats, selon qui « le CPF ne fonctionne pas, il est trop lent. Nous militons pour une simplification du système, et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, est sur la même longueur d’onde. » Selon ses dires, cela passerait par une « mise à jour de l’offre de formation ». En outre, « la ministre insiste pour privilégier des formations labélisées qui débouchent sur l’emploi », poursuit Gilles Pouligny. Dans son rapport, Jean Pisani-Ferry parlait de « transparence sur les résultats de toutes les formations », notamment en matière de débouchés professionnels. Ces perspectives pourraient réduire le rôle d’intermédiaire des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), et permettre un lien direct entre organismes de formation et futurs formés. La suite, au projet de loi.
« La ministre insiste pour privilégier des formations labélisées. » Gilles Pouligny, Groupe IGS
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