L’avenir s’écrit-il en numérique ?
Les organismes de formation continue adoptent de plus en plus les cours en lignel
«On ne peut plus penser la formation continue sans le numérique. » Pour Françoise Gérard, directrice de production au Centre pour le développement de l’information sur la formation permanente (Inffo), les Moocs (formations en ligne ouvertes à tous), plateformes d’e-learning et autres simulateurs représentent l’avenir. « Mais, en France, nous sommes habitués aux journées d’apprentissage, en groupe, avec un professionnel. » En témoignent les chiffres publiés par l’observatoire Cegos l’année passée : entre 2013 et 2016, seuls 38% des salariés français sondés ont bénéficié d’un apprentissage en ligne contre 62 % des britanniques. Un retard que les organismes tentent de rattraper. Alain Gonzalez est président du réseau Formation continue à l’université (FCU). A ses yeux, « la volonté est là », puisque « toutes les innovations pédagogiques s’appuient aujourd’hui sur le numérique, les enseignants s’appropriant ces nouvelles modalités ». Entre 2015 et 2016, les formations « mixtes », associant cours en salle et à distance, ont bondi de 9 %, profitant à 35 % des salariés.
« Les innovations pédagogiques s’appuient (...) sur le numérique. »
Alain Gonzalez, réseau FCU Pour quels gains ? Permettre une meilleure individualisation de la formation, des économies de temps considérables et un plus grand choix d’offres. Voilà les arguments mis en avant par Françoise Gérard. Sauf que, dans la pratique, peu suivent l’aventure jusqu’au bout. Les Spocs, Moocs à effectifs réduits et plus encadrés, ont donc été créés. A l’université, les classes virtuelles et les classes inversées se développent. Les stagiaires « accèdent à des ressources et travaillent seuls », avant de rejoindre un groupe et un enseignant, ajoute Alain Gonzalez. Cela signifie-t-il la fin programmée des professeurs en chair et en os ? Non, analyse Françoise Gérard. « Les organismes financeurs (Unédic, Pôle emploi, régions…) refusent souvent de payer pour un programme à distance et sans aucun suivi. » Conclusion : les enseignants ne sont pas encore une espèce en voie de disparition !
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