Effroyable
Le parquet antiterroriste enquête sur les motivations d’un homme qui a poignardé à mort deux femmes dimanche, à la gare Saint-Charles, à Marseille. L’assaillant, qui a été tué, était connu des services de police.
Aux alentours de 13h15, dimanche, un homme a attaqué au couteau des passants à la gare Saint-Charles de Marseille. Deux femmes d’une vingtaine d’années sont décédées de leurs blessures; l’une d’entre elles aurait été poignardée au thorax, tandis que l’autre aurait été égorgée. L’assaillant, âgé d’une trentaine d’années, a été abattu par les militaires de la force Sentinelle. Dominique, 35 ans, prenait le soleil sur le parvis de la gare en attendant sa correspondance. Elle s’est confiée au micro de France Bleu : « C’est un gars qui semblait isolé, il était dans un coin, et il était bizarre. On le regardait avec nos voisins, il avait un couteau dans la manche. Il a crié “Allah Akbar” et il a attrapé une fille dans le dos, elle n’a rien eu le temps de voir. Ensuite, il s’est jeté sur d’autres personnes. C’était à 10 m de moi, heureusement que j’ai une bonne étoile. » Lyes, 33 ans, était en bas des escaliers pour déposer ses enfants lorsqu’il a entendu des coups de feu. « Ça a tiré deux fois et j’ai vu immédiatement des gens courir. J’ai d’abord pensé à un règlement de comptes, puis je suis monté en haut des escaliers et là, j’ai vu deux personnes allongées sur l’esplanade. »
L’antiterrorisme saisi
Guillaume venait, lui, d’arriver à la gare pour prendre son train vers Paris. Il était en train de retirer son billet lorsqu’il a entendu des cris. « Beaucoup de personnes se sont mises à courir, mais sans trop savoir pourquoi. » Les voyageurs ont reçu la consigne de monter dans les trains, puis finalement de se diriger vers le fond des quais. « On a vu les policiers entrer dans la gare avec leurs armes en se cachant derrière les murs, reprend le militaire de 31 ans. Les gens étaient en panique et on nous a finalement évacués de la gare. » Cette dernière a fait l’objet d’un impressionnant dispositif de sécurité, avec plus de 200 policiers mobilisés. Dimanche soir, l’identité de l’assaillant était en cours de vérification, mais ses empreintes le rattachaient à des faits de droit commun sous différents noms. Une enquête a été ouverte pour assassinats et pour tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique. Elle a été confiée au parquet antiterroriste de Paris, en plus du parquet de Marseille, et doit établir s’il s’agit d’un acte terroriste, a déclaré sur place le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. « Aujourd’hui, nous ne pouvons l’affirmer de façon assurée », at-il insisté. Emmanuel Macron a réagi sur Twitter en se disant « profondément indigné par cet acte barbare ».