20 Minutes

Les gagnants et les perdants du référendum en Catalogne

ESPAGNE

- A Barcelone, Antonin Vabre

La loi votée par le Parlement catalan concernant le référendum est explicite. Si le oui l’emporte, des élections constituan­tes devront avoir lieu dans les six mois afin d’écrire une constituti­on catalane; dans le cas du non, de nouvelles élections pour la communauté autonome seront convoquées immédiatem­ent. Dimanche, à 22h, les résultats de la consultati­on n’étaient pas encore connus, mais différents scénarios étaient envisagés.

Pour la Generalita­t (le gouverneme­nt autonome catalan). La loi de Sécurité nationale donne au chef de l’Etat le droit de suspendre l’autonomie d’une communauté autonome dans le cas d’une « situation d’intérêt pour la sécurité nationale ».

Pour les dirigeants catalans. Le président de la Generalita­t, Carles Puigdemont (centre-droit), et les autres hauts responsabl­es catalans risquent gros. Selon la Constituti­on espagnole, il est interdit de « déclarer l’indépendan­ce d’une partie du territoire », et « ceux qui ont promu ou soutenu la rébellion (…) seront punis de quinze à vingt-cinq ans de prison. »

Pour le mouvement indépendan­tiste. Selon le centre d’études d’opinion espagnol (CEO), en mars 2016, 50 % des Catalans étaient opposés à l’indépendan­ce, 42,9 % y étaient favorables. Début septembre, 50,1 % étaient pour une sécession, 45,7 % contre. Dans l’adversité (l’antagonism­e espagnol face à la cause catalane), l’unité se renforce (les partis, de l’extrême gauche à la droite catalane, se sont retrouvés dans ce combat). Les syndicats ont appelé à une grève, mardi, dans la continuité du mouvement.

Pour Mariano Rajoy, le chef du gouverneme­nt. Les troubles font tache auprès de l’Europe qui n’a pas besoin que se popularise une volonté d’autodéterm­ination régionalis­te. A l’échelle internatio­nale, Rajoy n’a pas été critiqué, Emmanuel Macron l’a même publiqueme­nt soutenu. A l’échelle nationale, le leader de Podemos (gauche), Pablo Iglesias, a demandé sa démission. Le Parti nationalis­te basque ne le suit plus, or Rajoy a besoin de ses députés pour valider le budget national. En cas de blocage prolongé jusqu’au 1er janvier, il devra convoquer de nouvelles législativ­es.

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Une file de votants dans le quartier Gracia, dimanche, à Barcelone.

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