Les gagnants et les perdants du référendum en Catalogne
ESPAGNE
La loi votée par le Parlement catalan concernant le référendum est explicite. Si le oui l’emporte, des élections constituantes devront avoir lieu dans les six mois afin d’écrire une constitution catalane; dans le cas du non, de nouvelles élections pour la communauté autonome seront convoquées immédiatement. Dimanche, à 22h, les résultats de la consultation n’étaient pas encore connus, mais différents scénarios étaient envisagés.
Pour la Generalitat (le gouvernement autonome catalan). La loi de Sécurité nationale donne au chef de l’Etat le droit de suspendre l’autonomie d’une communauté autonome dans le cas d’une « situation d’intérêt pour la sécurité nationale ».
Pour les dirigeants catalans. Le président de la Generalitat, Carles Puigdemont (centre-droit), et les autres hauts responsables catalans risquent gros. Selon la Constitution espagnole, il est interdit de « déclarer l’indépendance d’une partie du territoire », et « ceux qui ont promu ou soutenu la rébellion (…) seront punis de quinze à vingt-cinq ans de prison. »
Pour le mouvement indépendantiste. Selon le centre d’études d’opinion espagnol (CEO), en mars 2016, 50 % des Catalans étaient opposés à l’indépendance, 42,9 % y étaient favorables. Début septembre, 50,1 % étaient pour une sécession, 45,7 % contre. Dans l’adversité (l’antagonisme espagnol face à la cause catalane), l’unité se renforce (les partis, de l’extrême gauche à la droite catalane, se sont retrouvés dans ce combat). Les syndicats ont appelé à une grève, mardi, dans la continuité du mouvement.
Pour Mariano Rajoy, le chef du gouvernement. Les troubles font tache auprès de l’Europe qui n’a pas besoin que se popularise une volonté d’autodétermination régionaliste. A l’échelle internationale, Rajoy n’a pas été critiqué, Emmanuel Macron l’a même publiquement soutenu. A l’échelle nationale, le leader de Podemos (gauche), Pablo Iglesias, a demandé sa démission. Le Parti nationaliste basque ne le suit plus, or Rajoy a besoin de ses députés pour valider le budget national. En cas de blocage prolongé jusqu’au 1er janvier, il devra convoquer de nouvelles législatives.