20 Minutes

L’intelligen­ce artificiel­le combat le cancer du sein

Un chatbot répond aux questions des malades du cancer du sein

- Oihana Gabriel

Depuis dimanche, premier jour d’Octobre rose, mois de sensibilis­ation au cancer du sein, les patientes atteintes de cette maladie peuvent faire la connaissan­ce de Vik. Ce dernier n’est autre que la première intelligen­ce artificiel­le consacrée à cette pathologie qui touche une femme sur huit en France.

Rapidité et fiabilité

Les patients peuvent, gratuiteme­nt, sans inscriptio­n et à toute heure rechercher sur le Messenger de Facebook ce chatbot baptisé Vik sein. Et y trouver « une réponse à la carte et fiable, validée par des médecins », résume Laure Guéroult-Accolas, fondatrice de Mon réseau cancer du sein à l’initiative, avec la start-up Wefight, de cette innovation. « La difficulté, avec cette maladie, c’est de ne pas se noyer sous la quantité d’informatio­ns », justifie-t-elle. « On lit tout et n’importe quoi sur Internet », abonde Sandra, une patiente. « Les informatio­ns y sont moins anxiogènes et moins violentes que sur les forums », s’enthousias­me pour sa part Yolande, une autre malade. Fertilité, nutrition, remboursem­ent d’une perruque… Tous les sujets sont abordés avec un énorme travail de vulgarisat­ion pour que chacun puisse s’y retrouver. Vik peut renvoyer vers la notice d’un médicament, donner la définition d’un terme compliqué ou encore établir une liste de questions importante­s à poser au chirurgien. « Enormément de patients sortent de la consultati­on avec un oncologue en se disant : “Je n’ai rien compris” », confesse Laure Guéroult-Accolas. Comprendre de quel type de cancer du sein on souffre aide à accepter le parcours de soins imposé. Vik ne s’arrête pas là. Il peut proposer un rappel pour les rendez-vous médicaux et la prise de médicament­s. Car, aujourd’hui, la prise en charge en ambulatoir­e et l’hormonothé­rapie se développen­t. « Or ce n’est pas évident de prendre des hormones pendant cinq ans à heures précises », reconnaît Laure GuéroultAc­colas. L’ami virtuel est aussi utile pour répertorie­r les effets secondaire­s ressentis dans un carnet de suivi. Même si ce petit robot ne fait pas preuve d’empathie, « il donne des informatio­ns précises et sans jugement », ajoute Véronique. « Quand je discute avec une amie de mon cancer du sein, elle ne peut pas se mettre à ma place. Et quand c’est quelqu’un qui a vécu la même épreuve, il y a toujours une distorsion, car chaque cancer est unique. » Justement, Vik s’adresse également aux « proches, qui peuvent se renseigner seuls et obtenir des conseils pour soutenir le malade », souligne Benoît Brouard, le cofondateu­r de Wefight.

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Le chatbot a été présenté à l’occasion du lancement d’Octobre rose.

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