L’intelligence artificielle combat le cancer du sein
Un chatbot répond aux questions des malades du cancer du sein
Depuis dimanche, premier jour d’Octobre rose, mois de sensibilisation au cancer du sein, les patientes atteintes de cette maladie peuvent faire la connaissance de Vik. Ce dernier n’est autre que la première intelligence artificielle consacrée à cette pathologie qui touche une femme sur huit en France.
Rapidité et fiabilité
Les patients peuvent, gratuitement, sans inscription et à toute heure rechercher sur le Messenger de Facebook ce chatbot baptisé Vik sein. Et y trouver « une réponse à la carte et fiable, validée par des médecins », résume Laure Guéroult-Accolas, fondatrice de Mon réseau cancer du sein à l’initiative, avec la start-up Wefight, de cette innovation. « La difficulté, avec cette maladie, c’est de ne pas se noyer sous la quantité d’informations », justifie-t-elle. « On lit tout et n’importe quoi sur Internet », abonde Sandra, une patiente. « Les informations y sont moins anxiogènes et moins violentes que sur les forums », s’enthousiasme pour sa part Yolande, une autre malade. Fertilité, nutrition, remboursement d’une perruque… Tous les sujets sont abordés avec un énorme travail de vulgarisation pour que chacun puisse s’y retrouver. Vik peut renvoyer vers la notice d’un médicament, donner la définition d’un terme compliqué ou encore établir une liste de questions importantes à poser au chirurgien. « Enormément de patients sortent de la consultation avec un oncologue en se disant : “Je n’ai rien compris” », confesse Laure Guéroult-Accolas. Comprendre de quel type de cancer du sein on souffre aide à accepter le parcours de soins imposé. Vik ne s’arrête pas là. Il peut proposer un rappel pour les rendez-vous médicaux et la prise de médicaments. Car, aujourd’hui, la prise en charge en ambulatoire et l’hormonothérapie se développent. « Or ce n’est pas évident de prendre des hormones pendant cinq ans à heures précises », reconnaît Laure GuéroultAccolas. L’ami virtuel est aussi utile pour répertorier les effets secondaires ressentis dans un carnet de suivi. Même si ce petit robot ne fait pas preuve d’empathie, « il donne des informations précises et sans jugement », ajoute Véronique. « Quand je discute avec une amie de mon cancer du sein, elle ne peut pas se mettre à ma place. Et quand c’est quelqu’un qui a vécu la même épreuve, il y a toujours une distorsion, car chaque cancer est unique. » Justement, Vik s’adresse également aux « proches, qui peuvent se renseigner seuls et obtenir des conseils pour soutenir le malade », souligne Benoît Brouard, le cofondateur de Wefight.