Paris sera-t-il à la hauteur en 2050 ?
« 20 Minutes » s’est penché sur le futur visage de la capitale
Cent vingt-deux et cent quatrevingts mètres de haut pour les tours Duo de Jean Nouvel dans le 13e, 180 m également pour la tour Triangle, porte de Versailles, dans le 15e… A l’occasion de la Journée mondiale de l’architecture, mardi, 20 Minutes a décidé de se projeter en 2050, et s’est demandé si le futur de Paris sera tout en hauteur. « Dans Paris intra-muros, qui que soit le successeur d’Anne Hidalgo, les hautes tours seront placées avec parcimonie, tranche Jean-Louis Missika, adjoint de la maire chargé de l’urbanisme. Pour le Grand Paris, on ne peut pas exclure une nouvelle Défense à l’est, mais la verticalité n’est pas l’unique solution. » Choisis pour réaliser la rénovation de la tour Montparnasse, les architectes de la Nouvelle AOM ne voient pas non plus la verticalité s’imposer dans la capitale : « Ce sera une décision politique. Et la démographie va baisser avec la disparition des baby-boomers, pas sûr que la folie immobilière d’aujourd’hui continue. »
Exploiter les sous-sols
L’architecte Luis Fernandes, qui, sur son Tumblr Haussmanathan, pose des immeubles new-yorkais en plein Paris, espère, lui, « des tours moyennes (5060 m), assez fines, et qui imiteraient le caractère parisien ». A l’inverse, Valentine Dupuyds, élève de l’Ecole nationale supérieure d’architecture ParisMalaquais, qui a participé au hackathon Haussmann 2.0, soulève la question des sous-sols, et la façon de les exploiter. Elle prend pour exemple Montréal, dont les profondeurs abritent des centres commerciaux : « Utiliser les sous-sols laisserait de la place pour des logements qui ont besoin de lumière. » Mais, dans un peu plus de trente ans, Paris ne se résumera pas seulement à la hauteur ou à la verticalité. Pour Jean-Louis Missika, « on sera dans une société post-voitures. Cela va rendre une bonne partie des parkings obsolète. Quelle reconversion leur réservera-t-on ? » interroge-t-il. La végétalisation sera aussi l’un des éléments clés de la future ville. Tout comme les matériaux de construction pour certains dépolluants. « La question du bois dans la construction va se poser, estime Raphaël Ménard, président du bureau d’études Elioth qui a collaboré au projet Nouvelle AOM de la tour Montparnasse. Quel que soit l’édifice, ce sera une façon saine de séquestrer le carbone. » En 2021, les deux premières tours en bois de 50 m de haut, 17 étages et 105 logements s’érigeront en tout cas dans le ciel de Paris.