« Le 93 ne donnera rien à la CAF »
Le président du conseil départemental réclame l’aide de l’Etat pour le RSA
La Seine-Saint-Denis s’agace. Mercredi, se tiendra le 87e congrès des départements à Marseille. A cette occasion, Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemental, va tirer un coup de semonce en refusant de verser le RSA (revenu de solidarité active) à la caisse d’allocations familiales (CAF) de Seine-Saint-Denis. Pour quelles raisons le département de la Seine-Saint-Denis ne versera pas le RSA à la CAF en décembre ? En novembre, je vais proposer à l’assemblée départementale de ne pas inscrire les crédits complémentaires nécessaires pour payer le RSA à la CAF. Soit 40 millions d’euros. Dans le budget 2017 du département, nous avions inscrit la totalité de la somme utilisée en 2016. Ces 470 millions d’euros étaient considérés par les observateurs et les spécialistes comme un pic du nombre d’allocataires et du montant des allocations. Or non, la crise économique et le nombre de personnes parmi les plus fragiles sont à la hausse. Nous avons alerté le gouvernement. Mais il n’a engagé aucun fonds d’urgence pour les départements les plus en difficulté. Les allocataires du 93 toucheront-ils quand même leur revenu de solidarité active ? Il n’y aura pas d’impact pour les allocataires. Pas d’inquiétude, la CAF versera le RSA, mais le département ne donnera rien à la CAF. A l’Etat de compenser et de prendre ses responsabilités ! Le système financier du RSA est à bout de souffle. La Seine-Saint-Denis est un territoire populaire où il y a plus d’allocations que dans les Hauts-deSeine. L’allocation est prise sur le budget du département. On prend donc plus aux contribuables de SeineSaint-Denis que des Hauts-de-Seine. On demande aux pauvres de payer pour les plus pauvres. On marche sur la tête. La Seine-Saint-Denis sera-t-elle seule à ne pas verser le RSA à la CAF ou est-ce une démarche concertée avec d’autres départements ? Je pense que nous ne serons pas le seul département. En 2016, une vingtaine de départements étaient en difficulté. Il doit y en avoir une quarantaine, pour ne pas dire plus, cette année. Si le gouvernement vient à Marseille devant l’assemblée des départements de France les mains dans les poches et les bras ballants, la grogne va se faire entendre.