20 Minutes

« Le 93 ne donnera rien à la CAF »

Le président du conseil départemen­tal réclame l’aide de l’Etat pour le RSA

- Propos recueillis par Floréal Hernandez

La Seine-Saint-Denis s’agace. Mercredi, se tiendra le 87e congrès des départemen­ts à Marseille. A cette occasion, Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemen­tal, va tirer un coup de semonce en refusant de verser le RSA (revenu de solidarité active) à la caisse d’allocation­s familiales (CAF) de Seine-Saint-Denis. Pour quelles raisons le départemen­t de la Seine-Saint-Denis ne versera pas le RSA à la CAF en décembre ? En novembre, je vais proposer à l’assemblée départemen­tale de ne pas inscrire les crédits complément­aires nécessaire­s pour payer le RSA à la CAF. Soit 40 millions d’euros. Dans le budget 2017 du départemen­t, nous avions inscrit la totalité de la somme utilisée en 2016. Ces 470 millions d’euros étaient considérés par les observateu­rs et les spécialist­es comme un pic du nombre d’allocatair­es et du montant des allocation­s. Or non, la crise économique et le nombre de personnes parmi les plus fragiles sont à la hausse. Nous avons alerté le gouverneme­nt. Mais il n’a engagé aucun fonds d’urgence pour les départemen­ts les plus en difficulté. Les allocatair­es du 93 toucheront-ils quand même leur revenu de solidarité active ? Il n’y aura pas d’impact pour les allocatair­es. Pas d’inquiétude, la CAF versera le RSA, mais le départemen­t ne donnera rien à la CAF. A l’Etat de compenser et de prendre ses responsabi­lités ! Le système financier du RSA est à bout de souffle. La Seine-Saint-Denis est un territoire populaire où il y a plus d’allocation­s que dans les Hauts-deSeine. L’allocation est prise sur le budget du départemen­t. On prend donc plus aux contribuab­les de SeineSaint-Denis que des Hauts-de-Seine. On demande aux pauvres de payer pour les plus pauvres. On marche sur la tête. La Seine-Saint-Denis sera-t-elle seule à ne pas verser le RSA à la CAF ou est-ce une démarche concertée avec d’autres départemen­ts ? Je pense que nous ne serons pas le seul départemen­t. En 2016, une vingtaine de départemen­ts étaient en difficulté. Il doit y en avoir une quarantain­e, pour ne pas dire plus, cette année. Si le gouverneme­nt vient à Marseille devant l’assemblée des départemen­ts de France les mains dans les poches et les bras ballants, la grogne va se faire entendre.

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Pour l’élu PS, « le système financier du RSA est à bout de souffle ».

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