20 Minutes

« Je me suis rendu compte que je ne suis pas le ‘‘monsieur’’ que je voulais être »

L’artiste sort son troisième album, « La fête est finie », vendredi

- Propos recueillis par Clio Weickert

Orelsan aurait-il du vague à l’âme ? Six ans après Le Chant des sirènes, l’artiste fait son retour dans les bacs avec un troisième album solo, La fête est finie. Malgré un titre initial dévoilé plutôt punchy et efficace, « Basique », c’est un album très introspect­if, voire mélancoliq­ue, que présente le rappeur normand, vendredi. 20 Minutes l’a rencontré pour lui poser quelques questions, simples.

Vous revenez avec un album intitulé La fête est finie. L’heure de la gueule de bois a-t-elle sonné ?

J’ai construit cet album comme un truc évolutif, où les émotions changent. Ça commence en gueule de bois, ça remonte un peu, ça redescend, et ça finit plutôt positiveme­nt.

Dans le premier titre, « San », vous dites n’avoir « jamais été aussi perdu ». On dit pourtant en général que tout s’apaise avec la trentaine…

En réalité, non. Au départ, je voulais que l’album soit super positif. Il devait s’appeler « San », ce qui veut dire « monsieur » en japonais. Mais j’ai eu un gros blocage. Je me suis rendu compte que, dans ma vie, je ne suis pas le « monsieur » que je voulais être. Je ne suis pas si à l’aise que ça avec moi-même.

Vous confiez notamment votre désenchant­ement à l’égard de la célébrité. Rêvez-vous d’anonymat ?

Si tu veux faire de la musique, il y a forcément un moment où tu as envie que les gens l’écoutent. Quand tu n’es pas connu, tu crois que tout va être super quand tu seras célèbre, mais ce n’est pas tout le temps le cas. C’est-à-dire ? Déjà, je n’aime pas me voir en interview, je me trouve bizarre. Et puis, je suis responsabl­e de gens : si mon album marche, ils ont du travail. J’ai aussi une marque de fringues, et c’est pareil. Après, j’ai de la chance, je n’ai pas un visage reconnaiss­able, je passe un peu inaperçu, je prends le métro.

Vous avez de chouettes collabs sur cet album : Nekfeu, Stromae, Ibeyi, Maître Gims…

J’ai conçu tout l’album sans penser aux featurings. Mais le premier que je suis allé voir était Stromae, c’était un de mes fantasmes de bosser avec lui. Avec Nekfeu, on devait faire un truc depuis hyper longtemps. Pour Maître Gims, c’est la troisième fois qu’on collabore. Il a une belle voix, il chante bien!

Dans cet album, vous déclarez votre amour pour votre compagne dans plusieurs titres, surtout dans « Paradis »…

Oui, même si ça reste un peu dans la punchline. Ça faisait longtemps que je voulais écrire une chanson d’amour comme ça, un amour sans concession. Et puis, c’était quelque chose que je n’avais jamais vraiment ressenti. Une fois que tu ressens ça, tu t’y accroches. C’est ultra rassurant.

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Le rappeur fait son retour dans les bacs, six ans après Le Chant des sirènes.

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