Le Bastion, belle prise de la PJ
Le nouveau QG de la police judiciaire parisienne doit être inauguré ce jeudi
Le déménagement s’est achevé depuis plus de trois semaines, mais les couloirs paraissent étrangement vides. Difficile d’imaginer que le Bastion (17e), le nouveau siège de la police judiciaire parisienne, accueille quelque 1700 fonctionnaires. C’est pourtant beaucoup plus que le mythique 36, quai des Orfèvres (1er). Autrefois dispersés aux quatre coins de la capitale, la Crim’, les Stups’, la répression du banditisme, du proxénétisme, la protection des mineurs, l’identité judiciaire ou encore les affaires économiques et financières ont rejoint dès l’été ce bâtiment ultra moderne de plus de 32 500 m2. Seule la BRI, la brigade de recherche et d’intervention, occupe encore le bâtiment de l’île de la Cité. Une décision motivée par la nécessité pour cette brigade d’intervenir rapidement dans la capitale en cas d’attaque terroriste. Le nouveau « 36 » – situé rue du Bastion, au coeur des Batignolles – est inauguré ce jeudi, en présence du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.
Fini le système D
Désormais, les fonctionnaires ne sont plus obligés de traverser la capitale pour aller s’entraîner au tir ou dans une salle de sport. Fini également les victimes, témoins et suspects qui se croisaient dans l’étroit escalier du 36, quai des Orfèvres. Les gardés à vue empruntent aujourd’hui un parcours spécifique, du parking aux salles d’interrogatoire en passant par la zone de fouille ou l’espace médical. Le bâtiment accueille également une cabine cyanoacrylate unique en France, permettant de mettre en lumière les empreintes digitales sur les voitures ou les objets de gros volumes. En cas de crise majeure, les policiers parisiens n’auront plus à déplier les tables et les chaises, à installer les téléphones et les ordinateurs pour mettre en place une salle de commandement. Une pièce a été prévue à cet effet, directement reliée à celle des « appels » qui centralise tous les témoignages qui pourraient se révéler déterminants en cas d’attentat ou d’alerte enlèvement. La modernité a décidément des avantages.