Les Frenchies de Londres ont déjà le Brexit blues
Les négociations sur la sortie de l’Union patinent
L’horloge tourne, mais le RoyaumeUni et l’Europe ne semblent pas pressés d’arriver à un accord sur le Brexit, prévu pour fin mars 2019. Le sommet des 27 dirigeants de l’UE, qui démarre ce jeudi, y changera-t-il quelque chose? Pour débloquer la situation, les Européens réclament des avancées sur trois dossiers « prioritaires » avant de discuter de l’aprèsBrexit : le coût financier de la rupture, les conséquences du Brexit pour l’Irlande et le sort des expatriés originaires de l’Union. Ces derniers sont environ 3,2 millions à résider au Royaume-Uni, dont au moins 300 000 Français.
Une « énorme déception »
Parmi eux, Magali, qui a travaillé pendant dix-sept ans à Londres dans le secteur du conseil avant de décider de rentrer en France, une fois le Brexit voté fin juin 2016. « Il y a eu énormément de déception chez les expatriés. L’ambiance a vraiment changé, il y a eu comme une cassure. C’était difficile de partir, mais le fait de ne pas savoir ce qui va se passer dans les prochaines années a été un élément déclencheur. » Aux yeux des expatriés, le scénario le plus extrême serait d’être obligés d’avoir un visa ainsi qu’un permis de travail, avec une protection sociale réduite au minimum. « J’image mal les Anglais mettre tout le monde à la porte du jour au lendemain », veut toutefois croire Arnaud de Montille. Le confondateur de la marque de bijoux personnalisés Merci maman vient pourtant de revenir vivre en France, après dix ans passés en Angleterre. « Une fois que le Brexit sera acté, est-ce qu’on pourra continuer à exporter nos produits avec la même facilité? » s’interroge l’entrepreneur. A ce titre, il n’exclut pas de rapatrier une partie de ses opérations à Paris, « si les choses se passent mal ». Dans une tribune publiée mercredi, le patron du London Stock Exchange (LSE, la Bourse de Londres) réclame « des accords de transition » avant la fin de l’année, afin d’éviter, à terme, une crise économique.