Adorablement détestables
Les méchants sont à l’honneur dans les parcs d’attractions à l’occasion d’Halloween
Halloween, c’est leur fête préférée. Chaque année en octobre, ils envahissent les allées de Disneyland Paris et de beaucoup d’autres parcs d’attractions. Eux, ce sont les méchants. Ceux qui font peur aux enfants, les amusent parfois, et les fascinent à coup sûr. Mais pourquoi ? Nous avons demandé à Geneviève Djénati, psychologue clinicienne et psychothérapeute et auteure de Psychanalyse des dessins animés. « Les méchants représentent une force contre laquelle l’enfant peut lutter, nous a-t-elle expliqué. Ils lui permettent de se prendre pour un héros. C’est très rare qu’il s’identifie aux méchants eux-mêmes. » Pour autant, parfois, les petits peuvent développer une forme d’attirance avec certains vilains personnages. Mais pas n’importe lesquels, ceux qui sont drôles... un peu malgré eux. « Le capitaine Crochet, par exemple, poursuit Geneviève Djénati, est terrifiant, mais il est aussi ridicule. » Quoi de plus tordant en effet pour les enfants que de voir un méchant avoir lui-même peur, ou échouer sans cesse comme Coyote à la poursuite de Bip Bip ?
Régler ses comptes
Ce qui touche les petits, « c’est que le méchant a toujours une faille, et le héros gagnera quand il l’aura trouvée ». Autre élément, poursuit la psychologue : pour les enfants, dans les contes de fées comme Blanche-Neige ou Cendrillon, « la reine représente la partie méchante des parents, déplacée sur un terrain imaginaire ». Vous nous voyez venir ? « Au stade oedipien, de 4 à 7 ans environ, ce rapport aux méchants et à leurs failles donne l’occasion à l’enfant de se rendre compte que ses parents ne sont ni tout à fait bons, ni tout à fait mauvais. » Ce qui « lui permettra de grandir ». Si vos enfants ouvrent leurs yeux aussi grand devant les méchants, c’est donc pour régler leurs comptes avec vous, ou plutôt avec ce qu’ils considèrent comme la mauvaise partie de vous. Mais ne vous inquiétez pas trop car, comme le rappelle Geneviève Djénati, « à la fin, ce n’est jamais le méchant qui gagne ».