20 Minutes

« Mon équipier sentait des pieds »

Jean-Pierre Dick et Yann Eliès évoquent la vie à deux lors de la Transat Jacques-Vabre

- Propos recueillis par Bertrand Volpilhac

Quinze jours à deux, 24 h sur 24 l’un à côté de l’autre, dans des conditions extrêmes. La Transat Jacques-Vabre, dont le départ a été donné dimanche au Havre, révèle les personnali­tés. Le tandem JeanPierre Dick–Yann Eliès sur St-Michel Virbac, leader dans la catégorie Imoca, évoque la vie à deux sur un bateau. Qui fait à manger à bord ? Jean-Pierre Dick : Chacun se fait sa tambouille. Mais il y a parfois des petits moments conviviaux où l’on échange autour d’un même plat. Yann Eliès : Les moments qu’on partage ensemble à bord sont assez brefs. Si les conditions sont bonnes, on peut discuter de la stratégie autour d’un « apéritif ». En cuisine, ce que j’aime, c’est être autour de ma casserole, y jeter des ingrédient­s et les faire revenir, à ma sauce. On n’a pas besoin de grand-chose. Un peu de beurre, de sel, d’huile, pour embaumer tout l’habitacle d’une odeur de nourriture qui donne du courage et du plaisir. Qui dort le plus et en premier ? Y. E. : Je pense que j’arrive à m’endormir le plus vite, et donc à dormir le plus. Ça fait partie de mes missions, de veiller à ce que Jean-Pierre dorme bien et assez, pour que notre couple fonctionne bien. En double, on doit tirer la sonnette d’alarme quand on voit que l’autre est fatigué. J.-P. D. : C’est un équilibre. Yann s’endort plus rapidement, donc on en profite pour qu’il fasse le premier quart. Comme ça, je me couche derrière un peu plus fatigué. A partir de combien de temps allez-vous vous détester ? J.-P. D. : Jamais, j’espère. Notre force, c’est de savoir accepter l’autre, de donner de la bonne humeur. C’est déjà arrivé que l’équipier essaie de poignarder l’autre à bord, mais on va essayer de ne pas en arriver là. Y. E. : Je sais que j’ai un caractère bien trempé. J’essaie de faire attention à ça. Jean-Pierre, lui, s’éparpille un peu avec la fatigue. On en a parlé avant le départ, pour tenter de tout désamorcer. Une fois, j’étais parti avec un équipier qui sentait fort des pieds et ça tournait à l’obsession à bord. Qui a le dernier mot ? Y. E. : C’est Jean-Pierre le skipper, c’est son bateau et son projet. J.-P. D. : Sur les questions de sécurité, c’est moi, car j’assume derrière avec mes sponsors. Mais sur les aspects sportifs, il y a une égalité qui est importante. Si c’est pour répondre aux ordres d’un grand chef, ça ne m’intéresse pas.

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Jean-Pierre Dick et Yann Eliès font partie des favoris de cette course.

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