« La Mélodie » sonne-t-il juste?
Une prof de violoncelle a regardé le film sorti mercredi pour déterminer s’il était crédible
Le film La Mélodie, qui retrace le parcours d’une dizaine de collégiens dans un projet éducatif musical, joue-t-il une partition crédible ? 20 Minutes est allé voir le film, en salles depuis mercredi, avec la violoncelliste Haluka Chimoto, référente pédagogique de l’orchestre Démos Grand Paris Sud. Selon elle, le longmétrage ne véhicule pas trop de clichés.
Le concert à la Philharmonie. Emmener des enfants qui n’ont jamais touché à un instrument donner un concert à la Philharmonie, le temple parisien de la musique classique, un mirage ? Pas du tout. Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale), en partie financé par la Philharmonie, le fait en vrai. « Les enfants de 7 ans, qui participent pour la première année au projet, ne reçoivent leur instrument qu’en février.
VEt, en juin, ils jouent dans cette salle qui fait rêver même les professionnels », raconte Haluka Chimoto. La violoncelliste souligne toutefois une différence notable : « Dans le projet Démos, le concert n’est pas une finalité comme dans le film. Un moment important, mais qui se produit chaque année pendant les trois ans que dure le projet. »
L’enseignant qui apprend avec ses élèves. Farid, professeur principal de la sixième concernée par le programme d’apprentissage de la musique, reconnaît son désir d’apprendre le violon et se joint aux élèves dans le film. « En réalité, c’est plutôt conseillé pour les enseignants chargés de développement social d’apprendre avec les élèves, affirme la violoncelliste. L’idée est de dire : “Je t’apprends à grandir, mais j’apprends la musique avec toi. Et il est fort probable que tu puisses m’aider, parce que tu apprendras plus vite que moi.” » Un partage qui se poursuit sur la scène
Vde la Philharmonie, où l’adulte référent se produit avec ses élèves.
La qualité du jeu des enfants. Dans le film, les élèves jouent Shéhérazade, un poème symphonique de Rimski-Korsakov. Impensable. « Pour jouer comme le font les enfants dans le film, il faut quinze ans d’apprentissage, remarque Haluka Chimoto. Mais
Vla réalité, avec des enfants qui ne jouent pas à la perfection, est encore plus belle parce que faire de la musique, ce n’est pas uniquement jouer des notes. » Jouer avec les autres, prendre confiance en soi… Tout ça ne se voit pas à l’écran. Pourtant, cela fait aussi partie des objectifs du projet Démos, au même titre que faire de la musique.
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