Les synthétiques hors-jeu pour éviter les cancers ?
Les billes noires sur les synthétiques peuvent être cancérogènes
Panique sur la ville. En novembre, So Foot a publié une enquête sur les terrains synthétiques : les granulés noirs contiendraient 190 substances cancérogènes, d’après des recherches effectuées aux Etats-Unis et aux Pays-Bas. En France, des politiques ont déjà évoqué le problème. « Quand j’en parlais à des élus, je ne recueillais que de l’indifférence », assure Françoise Cartron, sénatrice PS de la Gironde. Ce vendredi, Laura Flessel, la ministre des Sports, devrait prendre position à l’Assemblée. « Il faut qu’une étude scientifique soit faite pour connaître la dangerosité, insiste Françoise Cartron. S’il y a un doute, je demanderai que les collectivités fassent un moratoire sur le lancement de ce type de terrains. » Autrement dit, arrêter de construire ou renouveler ces moquettes, qui représentent environ 50 % des centaines de terrains construits annuellement en France. Sans parler des complexes de foot à cinq et autres city-stades.
Vers une pelouse hybride ?
En cas d’interdiction des synthés, il n’y aurait pas d’autre choix que de revenir à la pelouse. Cela ravirait les sportifs. Moins les dirigeants. « Si on devait supprimer tous les synthés, il faudrait deux fois plus de terrains, explique Xavier Duhaut, président du club de Templemars (Nord). Avec une pelouse, on aurait un terrain d’entraînement qui deviendrait un champ de patates à la fin de l’automne. » La solution pourrait venir d’un modèle vu à haut niveau. Bordeaux, Nantes ou Troyes utilisent la pelouse hybride, un mélange de gazon naturel et de milliers de fibres synthétiques. Le tout s’enracinant dans un substrat qui mêle sable fin et granulés en liège. Le seul hic : le prix, qui tournerait autour du million d’euros alors que le synthé granulé oscillerait entre 350000 et 400000 €. « Mais les coûts d’entretien annuels sont chers pour les synthés, affirme Catherine BassaniPillot, élue Europe Ecologie-Les Verts à Nantes. Il faut arroser les terrains, en périodes de forte chaleur, pour éviter les vapeurs toxiques. » Il ne manque plus que la pancarte : jouer tue.