Le pacs ancré à l’ouest
Une étude de l’Insee montre que le type d’union diffère d’une région à l’autre
Plutôt mariage, pacte civil de solidarité ou concubinage ? Les couples ne concrétisent pas leur union de la même façon sur l’ensemble du territoire. Des spécificités régionales se dégagent.
Mariage, pacs ou concubinage? Parmi les 30 millions de personnes vivant en couple en 2016, les choix d’union diffèrent. Et, pour la première fois, l’Insee, via une étude publiée mardi, montre qu’il existe bien des différences régionales sur le sujet. Si le mariage reste la forme d’union la plus répandue en France (72 %), il n’a pas la même vigueur sur tout le territoire. Les départements où il est choisi le plus fréquemment sont la Moselle et le Haut-Rhin (77 %). Le mariage est également plus présent en Seine-Saint-Denis ou dans les Yvelines. Le pacs (7 % des couples résidant sous le même toit en 2016), est, lui, plus répandu dans le Sud-Ouest et sur la façade atlantique. En Ille-et-Vilaine, 10 % des couples sont ainsi pacsés; en Haute-Garonne, ils sont 9 % et en Loire-Atlantique, 10 %. Quant à l’union libre, qui séduit 21 % des couples français, elle est très en vogue à Paris (25 %), en Corse du Sud, en outre-mer (54 % en Guadeloupe et 51 % en Guyane) et dans le Nord (24 % dans la Somme et Aisne).
Age et diplôme
Ces tropismes régionaux « s’expliquent par les caractéristiques sociodémographiques de la population locale », constate Isabelle Robert-Bobée, cheffe de la division des enquêtes et études démographiques à l’Insee. Le fait qu’un territoire abrite beaucoup de jeunes explique, par exemple, son engouement pour le pacs. « En France, les jeunes couples commencent par vivre ensemble, puis certains se dirigent vers le pacs ou le mariage. Le pacs est aussi parfois une situation transitoire vers le mariage », analyse Laurent Toulemon, chercheur à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Ce qui explique donc que le mariage soit plus représenté dans les métropoles du Sud-Est, d’Ile-de-France (hors Paris) et de l’Est, où se concentre une population plus âgée. Par ailleurs, le niveau de diplôme joue aussi sur le choix de telle ou telle forme d’union. Isabelle Robert-Bobée indique que « 12 % des personnes diplômées de l’enseignement supérieur résidant en couple sont pacsées, contre 2 % de celles sans diplôme. » Pas étonnant donc qu’il y ait plus de pacs dans les grandes villes estudiantines. A Clermont-Ferrand, Rennes, Nantes ou encore Toulouse, 10 % ou plus des couples sont pacsés et 25 % vivent en union libre. Reste à savoir si la bonne implantation du catholicisme dans certains territoires influe sur le choix du type d’union. Le fait que plus de 75 % des couples vivant dans le Morbihan soient mariés pourrait le laisser penser.