20 Minutes

« Une grande partie de moi est serbocroat­e »

Le joueur de l’équipe de France évoque son pays d’origine, où se déroule l’Euro

- Propos recueillis par William Pereira

Nikola Karabatic en Croatie, ce n’est pas une première. En 2009, le joueur emblématiq­ue de l’équipe de France de handball avait survolé le Mondial dans son pays d’origine, face à qui les Experts avaient déroulé en finale (24-19). La terre de son père, le boss des Bleus la connaît par coeur. Avant de retrouver l’équipe aux damiers mercredi, lors du tour principal de l’Euro, le demi-centre du PSG brûlait d’envie de dire combien il aime la Croatie. Il s’en excuse presque, d’ailleurs, en rappelant sa « fierté » de jouer pour l’équipe de France.

En Croatie, vous avez autant de supporters que de détracteur­s ? Je pense que ce sont les mêmes. Dès que je joue au hand, c’est plutôt contre moi. Hors des terrains, ils me demandent des photos, des autographe­s et viennent m’embêter. Mais je connais ça et cela fait longtemps que j’ai compris comment ça marchait là-bas. Je ne leur en tiens pas rigueur. Il représente quoi, ce pays, à vos yeux ? Ce sont mes origines. Mon papa est croate, ma maman serbe. Je suis même d’ex-Yougoslavi­e. Les pays sont séparés, mais pour moi, c’est la même chose. Il y a une grande partie de moi qui est serbocroat­e. Ce sont mes racines, je les respecte et les aime beaucoup. C’est ça qui nourrit le paradoxe. Après, je suis français, je joue en Bleus et c’est ma fierté. C’est ce qui fait mon bonheur. Votre grinta, votre hargne, ça vient de là-bas aussi ? Je n’ai pas vécu longtemps là-bas, seulement quatre ans, donc je n’ai pas beaucoup de souvenirs de ma vie en Serbie et en Croatie. Par l’éducation, par l’apprentiss­age que j’ai reçu de mes parents, je crois que j’ai un côté serbo croate. Peut-être dans ma manière de voir mon sport, de voir ma vie, d’être toujours à fond sur le terrain, d’avoir envie de gagner…

A quoi pensez-vous lorsqu’on évoque la Croatie ?

Pour moi, la Croatie, c’est le pays de mes vacances. On a une petite maison au bord de la mer, en Dalmatie. C’est un endroit où on allait à toutes les vacances avec mes parents, pour voir notre famille, nos amis. Pour moi, la Croatie, c’est la Dalmatie, la mer Adriatique, les îles… Dès que j’en parle avec des amis, je leur conseille de partir là-bas en vacances. Ils veulent tous partir en Thaïlande, je ne sais pas où. Hey, les gars, vous faites pas chier. Vous avez une heure et demie de vol depuis Paris et vous avez le plus beau pays, les plus belles îles au monde à visiter. Je ne peux qu’aimer la Croatie tellement elle est magnifique.

Comment voyez-vous le rayonnemen­t touristiqu­e de la Croatie ?

Il paraît que les locaux s’agacent un peu… Vous trouverez toujours des locaux pour râler, c’est comme partout. Mais je ne pense pas qu’ils soient tristes que leur pays soit mis en avant pour le côté tourisme. Ils vivent aussi de ça. Ils ont 1 800 km de côtes sur l’Adriatique, un nombre d’îles incalculab­le. Au contraire, pour eux, le tourisme leur a apporté un plus énorme. Après, bien sûr, tu ne peux pas vivre que de ça, et le pays connaît des difficulté­s économique­s. C’est un pays très jeune quand tu regardes son histoire. Pour l’instant, il est surtout connu pour être une destinatio­n de vacances. Il y a un patrimoine culturel et historique énorme. C’est un peuple magnifique aussi.

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Nikola Karabatic.

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