20 Minutes

Or d’atteinte

Sans pitié lors de l’épreuve de poursuite, Martin Fourcade a décroché l’or et a égalé le record de Jean-Claude Killy avec trois titres olympiques. En poursuite, Anaïs Bescond a obtenu le bronze.

- De notre envoyé spécial en Corée du Sud, William Pereira

« A ce moment-là, j’étais le seul à décider de qui allait devenir champion. » Martin Fourcade

Ya-t-il une seule épreuve qui convienne mieux à Martin Fourcade que la poursuite ? Lundi, sur la neige de Pyeongchan­g, le porte-drapeau français a une fois de plus prouvé qu’il disposait d’incroyable­s ressources mentales en comblant d’abord un retard de 22 secondes, puis en mettant une tannée à la concurrenc­e pour chercher sa troisième médaille d’or olympique et égaler Jean-Claude Killy. Et ce deuxième titre olympique français de ces JO de Pyeongchan­g a tenu peu de chose. A trois détails, pour être précis.

Les câlins de Guigonnat.

« Il était mignon, hier soir [dimanche]. Il avait besoin de câlins, d’affection. » On peut remercier Antonin Guigonnat et les autres membres de l’équipe de France de biathlon d’avoir ouvert leurs bras à un Martin Fourcade attristé par sa course ratée de la veille, ce sprint qu’il avait « coché plus que toutes les autres courses » et qui reste malgré tout une « page froissée » comme il l’a expliqué en zone mixte. « J’étais très triste. Les câlins d’Antonin Guigonnat et de Quentin Fillon-Maillet m’ont requinqué. Du coup, j’avais envie de bien faire aujourd’hui. »

La photo qui change tout.

Pour corriger ses erreurs, il faut bien plus que de l’affection. Il faut aussi tirer les leçons de ses échecs. « Ce matin, j’ai vu une photo de mon tir couché sur les réseaux sociaux. J’ai vu que les fanions [disposés sur le pas de tirs pour indiquer la direction et l’intensité du vent]. étaient bien plus inclinés sur mon tir que ce que j’avais réellement perçu. A partir du moment où j’ai vu cette photo, j’ai compris que ce n’était en aucun cas de la malchance, mais que, finalement, c’était à cause de moi.

Le troisième tir debout.

« C’est la clé de la course. » Martin Fourcade savait, quand il est arrivé sur le pas de tir avec le peloton de tête, que tout se jouerait là. Alors, il a pris son temps avant de lâcher sa première balle. « Ce troisième tir était la clé de la course. A ce moment-là, j’étais le seul à décider de qui allait devenir champion olympique. » Ainsi, en un jour, le roi du biathlon est repassé du doute à la parfaite maîtrise des événements.

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Martin Fourcade, lundi.
 ??  ?? Avec trois titres de champion olympique, Martin Fourcade, 29 ans, égale le record du skieur Jean-Claude Killy.
Avec trois titres de champion olympique, Martin Fourcade, 29 ans, égale le record du skieur Jean-Claude Killy.

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