L’affaire Seznec a connu un siècle de rebondissements
Les analyses permettront d’établir s’ils sont humains
Une actualité brûlante… pour une affaire vieille de presque cent ans. Le week-end passé, à l’occasion de fouilles privées, deux fragments d’os et une pipe ont été retrouvés sous l’ancienne maison de la famille Seznec, à Morlaix (Finistère). Ils pourraient appartenir à Pierre Quémeneur, ex-conseiller général tué en 1923, mais dont le corps n’a jamais été retrouvé. Ce qui n’avait pas empêché la justice, un an plus tard, de rendre Guillaume Seznec coupable de ce meurtre et de le condamner au bagne à perpétuité. Sans aveu ni preuve.
Que peuvent dire les os ? Les fragments d’os sont en cours d’expertise afin de déterminer s’ils sont bien d’origine humaine. « Pour l’instant, il ne s’agit pas d’analyses scientifiques mais d’une expertise sur le visuel, peut-être par un anthropologue », a précisé le procureur de Brest, Jean-Philippe Récappé. Si les os sont humains, une expertise ADN sera alors menée et les fouilles pourraient reprendre sous l’oeil, cette fois-ci, de la police et de la justice. La difficulté sera de déterminer à qui ils appartiennent. Pour affirmer qu’il s’agit de ceux de Pierre Quémeneur, et alors que ce dernier n’a pas eu d’enfant, il faudra retrouver des membres de sa famille. D’après Le Télégramme, qui a interrogé un généalogiste, Pierre Quémeneur avait huit frères et soeurs, ainsi que trois demi-frères et soeurs aînés.
Et si c’est Pierre Quémeneur ?
S’il s’agissait de Pierre Quémeneur, cela accréditerait la thèse avancée par l’ancien avocat de la famille. En 2015, Denis Langlois avait dévoilé le témoignage de l’un des fils Seznec, enregistré en 1974, et où le garçon disait avoir entendu sa mère refuser les avances de Pierre Quémeneur, avant de voir ce dernier allongé sur le sol. Jeanne Seznec aurait-elle tué son agresseur ? « Je n’y crois pas du tout. Ce sont des gens qui m’ont toujours nui », s’est défendu son arrière-petit-fils, Denis Le Her-Seznec, sur BFM.
Le procès peut-il être révisé ?
Les demandes de révision du procès ont toutes échoué. Si la science parle, une nouvelle demande pourrait être déposée. Mais sans doute pas par l’arrièrepetit-fils du condamné. « Il y a eu trois perquisitions de la maison », a-t-il relevé. Pourquoi, alors, les enquêteurs n’auraient-ils rien trouvé ? ■