20 Minutes

Le froid, l’autre cauchemar des migrants

- Emma Ferrand

Un cauchemar ne chasse pas l’autre, il le rend encore plus insupporta­ble. Depuis un an, une centaine de tentes se sont amassées le long du canal Saint-Martin, à Paris (10e). En ces jours de froid intense, leurs occupants, des migrants, scrutent le moindre rayon de soleil qui pourrait les réchauffer. « J’ai les mains gelées, je souffle dessus, mais ça ne change rien », se plaint Safi, 21 ans, qui dit venir d’Afghanista­n. D’autres sont épuisés par les efforts que fournit leur corps pour se réchauffer. Des associatio­ns, lors de leurs maraudes, essaient de leur venir en aide, en leur distribuan­t ici un repas et une boisson chaude, là un vêtement et un sac de couchage. Les dons sont nombreux, mais tous ne sont pas utiles : « Les gens font le vide dans leurs armoires et donnent des chaussures d’été », regrette Anne-Marie Bredin, bénévole au collectif Solidarité migrants Wilson. Emmaüs Solidarité a d’ailleurs lancé une grande collecte de vêtements d’hiver dans les mairies (1er, 3e, 9e, 10e, 12e, 18e et 19e). Depuis mercredi, le plan grand froid a été activé en Ile-de-France. Plus de 6 408 places en centres d’hébergemen­t dans la région sont censées être accessible­s à ceux qui composent le 115. Encore faut-il disposer d’un téléphone et du crédit qui va avec. Ou croiser la route, le long du canal Saint-Martin, d’une âme charitable qui se chargera de passer ce coup de fil vital. ■

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