Le charme tout en discrétion
Ni indépendante, ni totalement ouverte, la pièce fait sa mue dans une forme d’entre-deux
La vue oui, mais pas l’odorat. En matière d’aménagement de cuisine, on veut profiter de l’esthétique de la pièce, mais sans la sentir. La mode de la cuisine ouverte sur le salon ou la salle à manger a laissé la place à une pièce dite semi-ouverte, avec des cloisons transparentes. Les mots sont sur les lèvres de tous les architectes d’intérieurs. Séverine Kalensky, architecte d’intérieur et fondatrice du cabinet SK concept, parle de « systèmes de verrières » et de « murs en transparence ». Alexandra Boullé, cofondatrice du Cocottes Studio, évoque aussi des vitres de type atelier, parois en verre avec des armatures métalliques. Les ouvertures se trouvent « 1,10 m ou 1,20 m au-dessus du plan de travail pour avoir la partie basse cachée », poursuit Alexandra Boullé. Pour Séverine Kalensky, cette tendance touche aussi les appareils. « Il y a beaucoup de demandes d’électroménagers intégrés, cachés dans les armoires. » L’objectif, selon elle, est « que ce soit des cuisines sans que ce soit des cuisines ». Comme pour souligner ce paradoxe, la lumière est aussi adaptée. « On multiplie les sources d’éclairage : une pour quand on cuisine, avec des spots encastrés. Et une deuxième source d’éclairage avec des suspensions, des appliques, que les gens peuvent allumer quand ils dînent ou reçoivent », précise Alexandra Boullé.
Conviviale et personnalisée
« Dans les typologies d’appartement, les cuisines se sont rapprochées du séjour. La cuisine peut devenir salle à manger », évoque-t-elle encore. Aux yeux de Séverine Kalensky, c’est la raison pour laquelle « si on a la possibilité de faire un îlot central, on nous le demande ». En plus du « gain de place » que cela représente, la pers- pective d’y rajouter des « tables attenantes » fait que « la pièce sera conviviale ».
Une tendance qui se ressent aussi dans la décoration. « On a envie de personnaliser la cuisine, la rendre sympathique comme pièce à vivre », et pas juste comme « pièce technique », évoque Alexandra Boullé. Elle décrit « des blancs, des gris, des noirs », mais aussi du bois, « un matériau chaleureux, qui reste chic, assez noble ». En plus de quoi il n’est pas rare de trouver « une touche de couleur, sur des carrelages » par exemple, ou sur une poignée. Pour décorer sa cuisine, il vaut mieux mettre les petits plats dans les grands. ■