20 Minutes

Fausses amendes, vraies solutions

Que doivent faire les victimes de PV dressés illégaleme­nt par Streeteo ?

- Caroline Politi

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que la Ville multiplie les déconvenue­s avec Streeteo – entreprise chargée de contrôler le stationnem­ent à Paris depuis janvier –, des centaines d’automobili­stes pourraient voir leurs amendes de stationnem­ent annulées. En effet, des agents non-assermenté­s délivré des centaines de « forfaits poststatio­nnement » (FPS), le nouveau nom des amendes, dans les rues de la capitale rapportait RTL, jeudi. Or, tous les agents privés sont légalement tenus de prêter serment avant d’être autorisés à délivrer une amende. En l’absence de cette initiative, ces PV seraient déclarés nuls.

Dans un communiqué, Streeteo a reconnu « avoir identifié des pratiques internes inappropri­ées » et assuré qu’elle veillerait à ce que « les automobili­stes n’aient à subir aucun pré- judice ». Contactée par 20 Minutes, l’entreprise incriminée n’a livré aucun détail sur la procédure à suivre et son site Internet ne fait pas référence à la polémique. De son côté, la Mairie de Paris indique « qu’un travail d’identifica­tion est en cours chez Streeteo. Dès que la liste des FPS litigieux sera établie, une procédure de remboursem­ent sera mise en place. »

Des PV à ne pas payer !

Aujourd’hui, deux options s’offrent aux usagers s’estimant lésés. Ils peuvent contester la régularité de leur PV auprès de Streeteo par le biais de la procédure qui sera mise en place ou déposer une réclamatio­n contentieu­se auprès du tribunal de police de Paris. « C’est une procédure très simple, qui ne nécessite pas obligatoir­ement d’avocat, encourage Franck Cohen, avocat spécialisé en droit routier. Il faut envoyer un courrier au tribunal dans lequel on conteste la régularité du PV. » L’audience se tiendra dans un délai maximum d’un an. « En général, ces affaires sont traitées sous quatre à six semaines », poursuit le conseil. Avant de procéder à un quelconque recours, mieux vaut éviter le paiement de l’amende. Cet acte induit une reconnaiss­ance de l’infraction et l’extinction de l’action publique. Cependant, les automobili­stes ayant déjà payé leur amende pourraient être en mesure de faire une réclamatio­n. « Dans ce dossier, on ne remet pas en cause la matérialit­é des faits, mais l’habilitati­on de la personne qui a établi l’amende, donc même si l’infraction est reconnue on peut contester la légalité du PV », estime Franck Cohen. Et pas de crainte d’une majoration car le recours est suspensif : si l’amende est finalement valide, la somme à payer sera la même qu’avant le recours. ■

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La Ville a promis que les contravent­ions dressées seraient annulées.

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