Le « street fishing », un péché pas si mignon que ça
Des associations veulent l’interdiction de la pêche dans la Seine
Bientôt un arrêté pour interdire la pêche sur les quais de Seine et dans les canaux de la capitale ? C’est en tout cas l’enjeu du voeu que Danielle Simonnet déposera au prochain Conseil de Paris (20-22 mars). Pour la conseillère LFI, « cela relève du bon sens : il est interdit de consommer et de vendre les poissons capturés dans le fleuve parisien, pourquoi, alors, y autoriser la pêche ? »
Si Danielle Simonnet s’est intéressée à la question, c’est parce qu’elle a été interpellée par l’association animaliste Paris Animaux Zoopolis, qui, avec une autre structure, La Question aquatique, a lancé, en amont de la Journée mondiale pour la fin de la pêche (24 mars), une campagne publicitaire dénonçant la souffrance des poissons. En parallèle, une pétition en ligne a, à ce jour, recueilli plus de 14 250 signatures.
Souffrances « inutiles »
« Qu’il s’agisse de pêche no kill [le poisson est pêché délicatement, sorti sans être décroché, puis pris en photo et remis à l’eau] ou non, l’animal est extrait brutalement de l’eau, il suffoque et a peur, indique Amandine Sanvisens, présidente de Paris Animaux Zoopolis. Et enlever l’hameçon provoque des lésions. Toutes ces souffrances sont faites pour une activité de loisirs. » Adepte du street fishing (la pêche en milieu urbain) et cofondateur de French Touch Fishing, qui fabrique et distribue du matériel de pêche à Paris, Fred Miessner, lui, rappelle qu’il enseigne « aux pêcheurs amateurs les bonnes pratiques pour manipuler un poisson sans le blesser ».
Par exemple, il affirme ne pas utiliser d’hameçons avec ardillons, ces pointes qui empêchent le poisson de se décrocher. Surtout, il estime être « une vigie » de la santé de la Seine. « Pêcher atteste de la présence des poissons. Des espèces sensibles reviennent dans le fleuve, comme la truite de mer ou le saumon. Cela montre que la qualité de l’eau augmente. » ■