L’arnaque au dépannage se porte toujours aussi bien
Plus de 5 000 plaintes ont été recensées l’an passé
Plus de 1 000 € pour une porte claquée par inadvertance, pas moins de 400 € pour changer un joint sous un lavabo, le double pour remplacer le panneau électrique alors qu’un simple disjoncteur suffisait… Vous vous reconnaissez dans ces exemples ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas les seuls. En 2017, 5 300 plaintes pour des arnaques au dépannage ont été enregistrées, dont 20 % pour la seule ville de Paris. « Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, assure Jean-Bernard Baridon, à la tête de la direction départementale de la protection des populations. Certaines personnes ont honte de s’être fait avoir ainsi, d’autres, ignorant totalement les prix du marché, ne s’en rendent pas forcément compte. » L’arnaque est bien rodée. Les prétendus artisans déposent dans les boîtes aux lettres des prospectus avec une série de numéros de téléphone utiles, ceux des pompiers, de la police, du Samu… et celui d’un serrurier ou d’un plombier. « Il est très fréquent qu’ils impriment trois ou quatre millions de flyers, ça ne coûte pas grand-chose et, même si 99 % finissent dans une pou- belle, certains vont se faire berner par les numéros utiles et les garder », poursuit le directeur départemental. Ces faux professionnels achètent aussi des mots-clés sur Internet pour remonter facilement lors des requêtes sur les moteurs de recherche ou s’inscrivent sur les annuaires. Une stratégie de com offensive avec pour objectif la visibilité.
Une brigade spécialisée
A Paris, une brigade composée de huit agents a été créée en 2011 pour enquêter sur ces arnaques au dépannage. Au cours des deux dernières années, quelque 80 structures illicites ont été démantelées et les tribunaux, en plus des sanctions financières, n’hésitent pas à prononcer des peines de prison ferme à l’encontre de ces arnaqueurs. Alors, pour ne pas tomber dans leurs filets, rien de mieux que le bouche à oreille ou un coup de téléphone à votre assurance, qui vous permettra d’obtenir une liste de professionnels agréés. ■