La pollution mène grand train aux abords du RER
Le taux de particules fines en sous-sol est 20 fois plus élevé que dans les rues de la capitale Sur terre ou sous terre, il ne fait pas bon respirer l’air de la capitale. Alors que le dépassement du seuil de 80 microgrammes par mètre cube d’air (μg/ m³) de particules fines (PM10) pendant un seul jour justifie la mise en place de la circulation alternée dans Paris, la mesure n’a pas d’équivalent dans ses entrailles. Pourtant, à la station RER Auber, par exemple, la moyenne de PM10 atteint 330 μg/m³ sur les quais et 50 μg/m³ dans les couloirs, selon la région Ile-de-France. Un véritable fléau contre lequel elle entend lutter.
Agents et usagers concernés
En collaboration avec la Ville de Paris, la SNCF et la RATP, et avec le soutien d’Airparif, le conseil régional a lancé un appel à projets doté d’un million d’euros à destination de tout spécialiste de la dépollution souterraine (start-up, PME, etc.) Enjeux : faire un état des lieux de la qualité de l’air au coeur de différentes gares parisiennes et trouver des solutions de piégeage ou de réduction à la source des polluants. « Le métro est envahi par la pollution extérieure, car les gaz d’échappement s’introduisent par les bouches d’aération », explique Charlotte Fougère, ingénieure au sein d’Airparif. Le freinage des rames aggrave aussi le phénomène, puisque la pollution est brassée à chaque passage de métro, sans être évacuée. Premiers exposés, les agents de la RATP et, bien sûr, les voyageurs. L’objectif de qualité d’air en Ile-deFrance est de 30 μg/m³ de PM10 en moyenne annuelle, soit cent fois moins que la moyenne quotidienne observée dans le RER. La valeur préconisée par l’Organisation mondiale de la santé s’élève, elle, à 20 μg/m³. « Il n’est pas nécessaire d’absorber beaucoup de fibres d’amiante pour déclarer une maladie », souligne Frédéric Le Goff, secrétaire de la CGT Métro- RER. Problèmes cardio-respiratoires, cancers… Avec la pollution extérieure et souterraine, Airparif évoque 48 000 décès anticipés par an à Paris. L’appel à projets, qui prend fin le 15 juin, n’est pas de trop.